Les personnes en situation d'exclusion et de grande précarité sont souvent confrontées à une "souffrance psychique", dont les origines sont très largement liées à leur situation. La question de la prise en charge de cette souffrance psychique est devenue, depuis quelques années, une préoccupation à part entière dans les politiques d'insertion, même si les réponses sont encore loin d'être suffisantes.

Dans ce cadre, la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) - qui regroupe notamment les centres d'hébergement et de réadaptation sociale (CHRS) - publie un guide intitulé "Précarité et santé mentale : repères et bonnes pratiques". Le but de cet ouvrage d'une centaine de pages est "de faire connaître aux professionnels de la santé et du social les différents dispositifs et bonnes pratiques de prise en charge et d'accompagnement des publics précaires en souffrance psychique".
Le guide commence par préciser que les modalités d'expression de la souffrance psychique chez les personnes en situation de grande précarité sont très diverses, "mais c'est l'accumulation de manifestations qui la caractérise : les états anxieux, l'incapacité à se projeter dans l'avenir et l'inscription dans l'immédiateté, couplés avec la solitude affective, sociale et relationnelle, l'incapacité à demander de l'aide, les conduites agressives, d'évitement ou de repli, la baisse de l'estime de soi, les conduites addictives de compensation, le déni de sa propre souffrance et de celle des proches, les troubles dépressifs...".

L'ouvrage est organisé en deux parties principales. La première est constituée d'une présentation très claire et très pédagogique des différents dispositifs qui peuvent contribuer à la prise en charge des intéressés. Ils sont eux-mêmes organisés en trois grandes familles. La première regroupe les dispositifs du secteur social, qui concernent notamment l'accueil, l'information, l'orientation, l'hébergement, l'accès au logement, l'accompagnement vers l'emploi... Ces actions sont mises en œuvre principalement par l'Etat et les départements. La seconde famille rassemble les dispositifs relevant de la psychiatrie, mis en œuvre essentiellement par les hôpitaux publics. Le guide présente en particulier les dispositifs d'accueil et de première consultation - dont les urgences psychiatriques et les permanences d'accès à la santé et aux soins en psychiatrie (Pass-Psy) -, les dispositifs de prise en charge hospitalière (avec une explication sur les différents régimes d'hospitalisation psychiatrique) et, enfin, les structures alternatives à l'hospitalisation : accueil familial, appartements thérapeutiques, maisons communautaires, centres et foyers de post-cure... Enfin, les dispositifs "au croisement entre santé et social" constituent la troisième famille. Cette définition regroupe de nombreux dispositifs, de nature très diverse : établissements pour personnes handicapées mentales, hébergement et logement adapté, structures de prise en charge des addictions (alcool, drogue...), dispositifs de prise en charge de la souffrance psychique et somatique...

La seconde partie du guide de la Fnars s'adresse davantage aux professionnels. Elle présente en effet des exemples de bonnes pratiques, mises en œuvre par des acteurs locaux avec - le plus souvent - une participation des établissements psychiatriques. Les bonnes pratiques présentées concernent à la fois l'animation territoriale et les réseaux (mobilisation et coordination des nombreux acteurs impliqués dans la prise en charge), la participation des usagers et l'accès de ces derniers aux droits et aux soins.

Vous pouvez télécharger le guide sur le site de la Fnars.