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Actualités 09/10/2023

Profil des patients atteints de l'hépatite C en hôpital psychiatrique

L'hépatite C, une maladie infectieuse chronique causée par le virus de l'hépatite C (VHC), continue de représenter un défi majeur en matière de santé publique à l'échelle mondiale, malgré les avancées significatives dans son traitement. Une récente étude menée au CH le Vinatier, l'un des plus grands hôpitaux psychiatriques français, révèle des résultats surprenants concernant les patients atteints de troubles mentaux et leur prévalence du VHC.

Le VHC touche entre 0,5 % et 2 % de la population générale, provoquant des lésions hépatiques progressives et d'autres complications. L'introduction d'antiviraux à action directe a considérablement amélioré le traitement, avec une efficacité désormais proche de 100 %. Cela a conduit à l'objectif mondial d'éliminer le VHC en tant que menace pour la santé publique d'ici 2030, nécessitant une réduction significative des nouvelles infections et de la mortalité.

Les personnes qui s'injectent des drogues, les détenus et les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes sont particulièrement vulnérables à l'infection au VHC. De plus, les personnes atteintes de troubles mentaux (PTM) présentent également un risque accru d'infection chronique au VHC. En Europe, la prévalence du VHC chez les PTM est environ 10 fois plus élevée que chez la population générale, en partie due à des facteurs tels que la consommation de drogues, les antécédents d'incarcération, et des modes de transmission atypiques liés à la promiscuité institutionnelle.

Le Vinatier, deuxième plus grand hôpital psychiatrique français (avec plus de 5000 séjours chaque année) a mené une étude sur trois années consécutives. Cette étude a analysé les données de plus de 16 000 séjours, au cours desquels 2 540 patients ont été testés pour la sérologie du VHC, avec 55 tests positifs. Parmi ces patients, 48 ont subi un comptage de charges virales, parmi lesquels 15 ont été testés positifs. Cela représente environ 0,59 % de tous les patients testés pour la sérologie du VHC.

Parmi les patients présentant des charges virales positives, près de la moitié avaient déjà été traités pour le VHC. Des corrélations négatives ont été observées entre une charge virale positive et des antécédents de consommation de drogues illicites ou d'incarcération. Cela suggère que les individus avec des antécédents de risque évidents sont plus susceptibles d'avoir été identifiés et traités précédemment, laissant ceux sans facteurs de risque apparents non diagnostiqués.

Les résultats de cette étude soulignent l'importance du dépistage systématique du VHC chez les patients atteints de troubles mentaux, même en l'absence de facteurs de risque apparents. Pour atteindre l'objectif d'élimination du VHC d'ici 2030, il est crucial de détecter les infections actives, même chez les patients sans antécédents évidents de risque.

L'étude cas-témoin menée au sein de l'hôpital psychiatrique du Vinatier a fourni des informations essentielles sur la prévalence du VHC et les facteurs associés à une charge virale positive chez les patients atteints de troubles mentaux. Ces résultats appellent à une approche de dépistage plus systématique pour lutter efficacement contre le VHC, tout en mettant en lumière la complexité de cette maladie au sein de populations vulnérables.

L'intégralité de l'étude est disponible. Pour plus d'informations, veuillez contacter le service de communication de l'hôpital Le Vinatier.

Source :CH Le Vinatier (Bron)

https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jvh.13875

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