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Actualités 01/09/2010

L'OMS s'inquiète de la résistance croissante aux antibiotiques


[hopital.fr] Le développement de bactéries "super-résistantes" constitue un réel défi de santé publique. L'Organisation mondiale de la santé appelle les États à réagir et propose quatre domaines d'action prioritaires.

La récente publication, par une équipe de chercheurs anglais, d'une étude sur l'apparition en Europe de nouvelles bactéries dites super-résistantes - autrement dit résistant à tous les antibiotiques connus - avait déjà donné l'alerte. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) confirme la réalité du phénomène. Dans un communiqué du 20 août, elle indique ainsi que "la résistance aux antimicrobiens - la capacité des micro-organismes à trouver des moyens d'échapper à l'action des médicaments utilisés pour traiter les infections qu'ils provoquent - est un problème mondial de santé publique, susceptible d'entraver la lutte contre de nombreuses maladies infectieuses". Elle demande donc "instamment" aux Etats membres de l'organisation "de prendre des mesures pour combattre la résistance aux antimicrobiens".

Si le problème est bien réel et sérieux, l'OMS rappelle cependant que les bactéries de ce type ne sont pas nouvelles et que d'autres continueront d'apparaître. Néanmoins, les évolutions observées ces derniers temps nécessitent de mettre en place "une surveillance et des études plus approfondies pour comprendre l'étendue et les modalités de la transmission, ainsi que pour déterminer des mesures de lutte plus efficaces".

Dans le même esprit, l'Organisation en appelle à une vigilance accrue de tous les acteurs concernés : les professionnels de santé, les hôpitaux, les laboratoires, l'industrie pharmaceutique, mais aussi toute la population, qui doit comprendre que l'usage abusif des antibiotiques nuit à leur efficacité et favorise au contraire la résistance des micro-organismes. En France, les campagnes de publicité de l'assurance maladie - "Les antibiotiques, c'est pas automatique", puis "Les antibiotiques, si on les utilise à tort
, ils deviendront moins forts" - ont commencé à faire passer le message et contribué à une baisse de la consommation.

En attendant, l'OMS "recommande fortement" aux gouvernements de développer leurs efforts de lutte et de prévention dans quatre grands domaines. Le premier concerne la surveillance de la résistance aux antimicrobiens. Le second porte sur le développement de l'usage rationnel des antibiotiques, à travers l'éducation des personnels de santé et du public en la matière. Le troisième axe est celui de l'adoption ou de l'application effective d'une législation visant à mettre fin à la vente d'antibiotiques sans ordonnance. Enfin, le quatrième domaine d'action prioritaire concerne l'observance stricte des mesures de lutte et de prévention contre les infections, dont le lavage des mains, en particulier dans les établissements de santé.

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