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Actualités 05/11/2008

Un scanner pour prédire les métastases



[Panorama du médecin] Une étude va tenter de valider le scanner de perfusion dans la détection des micrométastases de cancer colique.

L’imagerie fonctionnelle pourrait-elle permettre de repérer la présence de micrométastases hépatiques occultes chez les malades atteints d’un cancer du côlon ? On sait que 20 à 30 % d’entre eux auront des métastases hépatiques dans les trois à cinq ans qui suivent le diagnostic, malgré un bilan initial négatif. La classification TNM ne donne qu’une prédiction très imparfaite de ce risque. En revanche, des données préliminaires chez l’animal indiquent que la dissémination des cellules malignes par la veine porte s’accompagne d’une redistribution de la perfusion visualisable par un scanner de perfusion. Ces modifications sont caractérisées par une diminution du flux sanguin portal, compensée par une augmentation de la perfusion d’origine artérielle. Des données similaires ont été recueillies chez l’homme mais seulement dans de toutes petites études ou de manière rétrospective. Il manquait encore une grande étude prospective pour confirmer l’intérêt clinique du scanner de perfusion dans cette indication. Un tel travail vient de démarrer en France, financé dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique. Quinze centres y participent, et la cohorte devrait comprendre quatre cents patients atteints de cancer du côlon sans métastase hépatique décelable par l’imagerie classique, a précisé le Pr Valérie Vilgrain, chef du service de radiologie de l’hôpital Beaujon (Clichy, Hauts-de-Seine), lors des 56es Journées françaises de radiologie (24-28 octobre, Paris). Le bilan n’est pas alourdi pour le patient, puisque, ajoute le Pr Vilgrain, « le scanner de perfusion est intégré au scanner systématiquement réalisé lors du bilan d’extension, avec des paramètres adaptés pour diminuer l’irradiation ». La valeur pronostique de l’indice de perfusion, si elle se confirme, devrait permettre d’adapter individuellement les traitements en réservant les thérapies adjuvantes aux sujets ayant des signes indirects de micrométastases. Le recrutement des malades devrait être terminé d’ici à deux ans.

La même technique pourrait s’avérer utile pour d’autres organes, comme les poumons ou les organes pelviens. Une étude menée à l’hôpital Beaujon, dont les résultats seront publiés dans la revue Radiology (janvier 2009), souligne l’intérêt du scanner de perfusion pour prédire l’agressivité des tumeurs endocrines du pancréas. Sur les trente-six patients ayant une tumeur opérable étudiés, le flux sanguin tumoral moyen est apparu significativement corrélé à la différenciation tumorale et donc au pronostic.

Dr Chantal Guéniot

Panorama du Médecin du 3 novembre 2008.

- 40 000 nouveaux cas de cancer du côlon sont diagnostiqués chaque année, responsable de 15 000 décès.
- La survie à cinq ans est de 40 à 50 %, tous stades confondus.
- Au moment du diagnostic, 15 à 20 % ont déjà des métastases détectables.
- 80 % des malades qui décèdent ont des métastases hépatiques.

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