• Twitter
  • Facebook
Actualités 02/07/2013

La proportion des patients VIH+ suivis qui sont sous antirétroviraux a significativement augmenté en huit ans

Risques et VIH
[APM] - Plus de neuf patients sur 10 parmi les patients infectés par le VIH et suivis à l'hôpital étaient sous traitement antirétroviral, une proportion en augmentation significative par rapport à 2003, selon les résultats de l'étude Vespa2 qui sont publiés mardi par le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).

Ce numéro du BEH, publié alors que se tient à Kuala Lumpur en Malaisie le congrès de l'International Aids Society (IAS), est entièrement consacré à cette enquête pilotée par l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites virales (ANRS). Les résultats de Vespa2 réalisée en 2011, décrits pour la première fois, sont comparés à ceux de Vespa en 2003.
Cette étude conduite chez 3.022 patients suivis dans des services hospitaliers -ce qui est le cas de la très grande majorité des patients- montre qu'en 2011 93,3% des patients étaient sous traitement antirétroviral. Cela constitue une augmentation significative par rapport à 2003 où 83,2% des patients suivis étaient sous traitement.
Des améliorations sont aussi observées en termes de résultats du traitement. En 2011, 56,7% des patients traités ont plus de 500 CD4/mm3, contre 42,3% en 2003. Et ils ne sont plus que 4,9% à avoir moins de 200 CD4/mm3, contre 11,9% huit ans plus tôt. La proportion de patients ayant une charge virale contrôlée au seuil de 50 copies/mL est passée de 77,7% à 88,5%. Parmi les patients non traités en 2011, seuls 11,9% ont moins de 350 CD4/mm3.
En 2011, 16,6% des patients ont une charge virale détectable. Il s'agit dans près des deux tiers des cas de patients sous traitement -le traitement étant donc insuffisamment efficace-, pour plus d'un cas sur quatre de patients jamais traités et pour 8,3% de patients en interruption de traitement.

VIEILLISSEMENT ET COMORBIDITES

L'étude Vespa2 confirme le vieillissement de la population VIH française: en huit ans, l'âge médian des patients est passé de 41 ans à 49 ans.
En lien avec le vieillissement, l'étude de 2011 fait apparaître la prise de traitements antihypertenseurs (17,1% des patients), hypolipémiants (17,5%) et plus modestement hypoglycémiants (4,2%), qui traitent des pathologies principalement liées au vieillissement (bien que les altérations métaboliques puissent aussi être liées à l'infection et à son traitement, note-t-on). 
Un antécédent d'hépatite C est rapporté par 16,4% des patients. Par ailleurs, ils sont 12,9% à rapporter un épisode dépressif majeur dans l'année, ce qui est significativement plus que dans la population générale (5% à 8%), notent les auteurs.
De plus, alors qu'en 2003 10,6% des patients indiquaient avoir eu une hospitalisation complète dans l'année, cette proportion est montée à 24% en 2011.

DES DEPISTAGES A L'INSU DU PATIENT DANS 13,5% DES CAS

Les patients ont été interrogés sur les circonstances de leur diagnostic de l'infection par le VIH. S'il s'agit principalement de dépistages volontaires (45,6% des cas) ou sur proposition d'une équipe soignante (35,1%) et dans un petit nombre de cas d'une situation de dépistage systématique, il s'avère que dans 13,5% des cas le patient a estimé avoir été dépisté à son insu. La proportion monte à 20% chez les hommes hétérosexuels.
Ce résultat "souligne la nécessité d'un rappel du principe de consentement de la personne au test, particulièrement opportun à l'heure où les médecins sont invités à proposer le test de façon systématique", commentent Rosemary Dray-Spira de l'Inserm à Villejuif (Val-de-Marne) et ses collègues.
Parmi les personnes diagnostiquées entre 2003 et 2011, l'analyse montre également que pratiquement un diagnostic sur deux (48,6%) a eu lieu à un stade tardif (CD4 en-dessous de 350/mm3), et même 29,8% à un stade très tardif (en-dessous de 200 CD4/mm3).
Le stade tardif de diagnostic de l'infection est encore plus marqué dans les départements d'outre-mer (55,3%).
Par ailleurs, l'étude Vespa2, qui a également interrogé les patients sur leur statut socio-économique, met en évidence le fait qu'une partie d'entre eux sont en difficulté. 
Avec 58,5% de personnes qui travaillent et 13% qui sont en recherche d'emploi, la population séropositive est marquée par un niveau d'activité très inférieur à celui de la population générale. Presque un tiers (31,5%) des personnes vivant avec le VIH ne parviennent pas à faire face à leurs besoins sans s'endetter et une personne sur cinq (une sur deux en Guyane) rencontre des difficultés à se nourrir au quotidien par manque d'argent, note l'ANRS dans un communiqué.
La maladie induit un isolement social important: 40% des personnes (55% chez les homosexuels) vivent seules.

DES RELATIONS SEXUELLES NON PROTEGEES ENCORE TROP FREQUENTES

L'étude s'est également intéressée au comportement sexuel des personnes VIH+. Elle a permis de constater une fréquence encore trop élevée de relations sexuelles non protégées. 
Environ 20% des personnes ont déclaré une pénétration non protégée au cours des 12 derniers mois; cette proportion était similaire que les personnes soient considérées à haut ou bas risque de transmission du VIH.
Pour en savoir plus, téléchargez le BEH n°26-27 du 2 juillet 2013, pp. 283-324 et consulter notre dossier dédié aux infections sexuellement transmissibles

logo APM (Agence de Presse Médicale)

Article publié le 02/07/2013

fb/ab/APM
redaction@apmnews.com

Pour restez connectés avec nous, consultez notre page Facebook ou notre fil Twitter. hopital.fr est aussi à votre service sur votre smartphone avec l’application géolocalisée : Urgences hôpitaux

Haut de page
  • Twitter
  • Facebook