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Actualités 27/10/2015

Antiobiorésistance : des mesures pour contrer le risque en ville comme en établissement

Résistance aux antibiotiques
Près de 160 000 patients développent, chaque année en France, des infections dues à des bactéries multi-résistantes aux antibiotiques et près de 13.000 en meurent. C’est ce qu’a indiqué la ministre de la Santé, Marisol Touraine, en recevant un rapport sur le sujet. La ministre a annoncé un renforcement de la lutte contre un fléau lié à la surconsommation d’antibiotiques.

 

« Après une relative stabilisation au cours des années 2000, la consommation globale d’antibiotiques est à nouveau en hausse depuis 2010. Les statistiques sont mauvaises », a souligné Marisol Touraine, en recevant un rapport réalisé par le Dr Jean Carlet sur les antibiotiques.

La trop grande prescription d’antibiotiques en ville comme à l’hôpital ou en Ehpad favorise en effet l’apparition de résistances, a-t-elle rappelé. Il faut dire que « entre 30 et 50 % des antibiothérapies sont prescrites inutilement en France » selon le document de 150 pages. «Mauvais élève européen», la France consomme 30% d’antibiotiques de plus que la moyenne européenne et presque trois fois plus que les Pays-Bas, la Suède ou la Norvège.

« 13 000 décès par an, c’est gigantesque »

Devant les chiffres issus d’une étude de l’Institut de veille sanitaire (InVS) cités dans le document, Marisol Touraine a insisté sur le fait que « 13 000 décès par an, c’est gigantesque ». Face à l’ampleur du phénomène, elle entend donner un « nouvel élan » à la lutte contre l’antibiorésistance et au plan d’alerte sur les antibiotiques 2011-2016. On rappelle que ce plan a fixé comme objectif de réduire la consommation d’antibiotiques de 25%.

A la suite de la remise du rapport, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes a présenté une feuille de route avec quatre axes de réforme :

  • assurer un pilotage national de lutte contre l’antiobiorésistance ;
  • encourager la recherche et l’innovation sur l’antiobiorésistance ;
  • relancer les campagnes de communication ;
  • défendre la reconnaissance d’un statut à part pour les antibiotiques.

Pour la ministre, il s’agit de mieux coordonner les actions de lutte contre l’antibiorésistance afin  de « faire passer la mortalité liée à l’antibiorésistance au dessous de la barre des 10.000 décès par an ».

Une grande cause

La ministre souhaite faire de la lutte contre l'antibiorésistance la grande cause nationale pour 2016. En attendant, la Fédération hospitalière de France avec l’association de défense des patients et des usagers de la santé Le Lien et la Société de pathologie infectieuse de langue française ont lancé, en mai dernier, une campagne de mobilisation des hôpitaux publics sur le juste usage de cette classe de médicaments. 

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