Les habitants ultra-marins sont globalement moins concernés par les pratiques addictives que les habitants de la métropole mais leur consommation présente des spécificités à prendre en compte dans toute communication préventive.

31 % des jeunes de 13 ans ont déjà été ivres à La Réunion

Chez les jeunes, à La Réunion, si l’usage régulier d’alcool reste stable, les épisodes d’alcoolisation ponctuelle sont plus fréquents en 2008 qu’en 2005. Par ailleurs, les ivresses y sont plus précoces : 31 % des jeunes ont déjà été ivres à 13 ans contre seulement 16 % en métropole.  Le cannabis est la drogue illicite la plus consommée dans les départements d’outre-mer suivi de loin par le crack. En revanche, il est nécessaire d’être vigilant car les départements français d’Amérique sont situés à proximité de la route des drogues.

Chez les adultes, les quatre départements (La Réunion, Martinique, Guyane et Guadeloupe) se placent dans les six régions les plus concernées par le risque de dépendance à l’alcool. Le crack et le cannabis sont les drogues illicites les plus consommées.

Autre spécificité ultramarine, le maintien des liens avec la famille et les proches. Cette solidarité familiale permet la prévention et l’aide aux personnes en dépendance mais elle signifie aussi que la dépendance détruit non pas une personne mais tout un groupe.

De l’importance de la prévention

« La prévention joue un rôle déterminant car les jeunes ignorent bien souvent le risque de dépendance avant la première expérimentation », martèle la ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard lors de la conférence de presse de présentation de la campagne le 19 septembre 2011. Et la secrétaire d’Etat en charge de la Santé, Nora Berra, d’ajouter : « Les études le montrent, 55 % des consommateurs de crack l’ont fait la première fois par simple curiosité ».

Une campagne, trois volets

La prévention, tel est le mot d’ordre de la campagne en trois volets lancée ce 19 septembre. Premier volet : la prévention d’alcool chez les jeunes. Pour amener les jeunes à réfléchir aux risques sanitaires, sociaux, etc. de leur mode de consommation d’alcool, l’Inpes diffuse sa brochure « Alcool, vous en savez quoi ? » au cours du premier trimestre de l’année scolaire 2011-2012.

Second volet : la sensibilisation aux risques liés à la consommation de drogues illicites. La campagne télévisée « Contre les drogues, chacun peut agir », déjà diffusée en décembre 2010, est rediffusée jusqu’au 2 octobre 2011. L’Inpes diffuse en soutien une campagne presse et une campagne d’affichage composée de trois visuels adaptés au contexte local en Martinique, Guadeloupe et Guyane. Comme l’a précisé Marie-Luce Penchard, si les consommations d’alcool et de drogues diffèrent, dans les DOM, de la consommation métropolitaine, elles diffèrent aussi au sein des territoires ultramarins ?

Trouver de l’aide en ligne et par téléphone

Troisième et dernier volet : la promotion des dispositifs d’aide à distance dans les différentes campagnes. Pour l’alcool, il est possible de contacter Ecoute Alcool au 0 811 91 30 30 ou de consulter le site www.boiretrop.fr. Pour la drogue, on peut appeler Drogues Info Service au 0 800 23 13 13 ou au 01 70 23 13 13 depuis un téléphone portable ; on peut aussi se connecter sur www.drogues-info-service.fr où il existe une page d’accueil spécifique par région.

Des structures sont mises en place dans certains hôpitaux comme au CH de Cayenne où 14 lits sont dédiés aux personnes qui ont des pratiques additives. Des consultations d’addictologie sont également organisées. Pour connaître la consultation la plus proche de chez vous, rendez-vous sur notre annuaire.