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Actualités 19/03/2010

Une découverte importante pour prévenir la mort subite du nourrisson


[hopital.fr] Des chercheurs de la faculté de médecine de Strasbourg ont mis en évidence le rôle du nerf vague, chargé de réguler les battements du cœur.

Le syndrome de la mort subite du nourrisson - caractérisé par un décès inexpliqué, soudain et silencieux du jeune enfant - est la première cause de mortalité des nouveaux-nés âgés de un à douze mois. En France, il touche un nourrisson sur 2 000, soit environ 400 cas par an. Une équipe de pédiatres, pharmacologues et biologistes moléculaires s'intéresse, depuis une dizaine d'années, au malaise vagal chez l'enfant. Une comparaison effectuée sur des cœurs d'enfants décédés de mort subite et des cœurs provenant d'enfants décédés de mort traumatique a révélé une anomalie au niveau du nerf vague, chargé de réguler le rythme cardiaque. "L'examen des échantillons a permis de découvrir une augmentation importante des récepteurs spécifiques à l'acétylcholine, la substance produite par le nerf vague qui assure la transmission de l'influx nerveux", explique Pascal Bousquet, directeur du laboratoire de neurobiologie et de pharmacologie cardiovasculaires de la faculté de médecine Strasbourg.

Le nerf vague contrôle le fonctionnement du coeur et agit comme un frein cardiaque : "S'il fonctionne exagérément, il peut mener à des ralentissements très importants du rythme cardiaque, voire à des arrêts cardiaques". Le sommeil en position ventrale participerait également au risque de décès. La recommandation, depuis les années 1990, de coucher les enfants sur le dos, a d'ailleurs permis de réduire de 80% le taux de décès par mort subite.

La découverte des chercheurs strasbourgeois pourrait ouvrir la voie à un diagnostic précoce, à une meilleure prévention ainsi qu'à un traitement. Les médecins sont en effet confiants sur la possibilité d'un dépistage des bébés à risque par une simple prise de sang. Ce dépistage précoce pourrait déboucher sur une prise en charge thérapeutique par des médicaments capables de réduire l'activité du nerf vague au niveau du coeur. Selon les chercheurs, il faut cependant encore "cinq ou six ans de travail" pour s'assurer de l'efficacité d'un dépistage par prise de sang et de celle des médicaments existants pour la pathologie. En attendant, certaines préconisations permettent de limiter les risques. L'environnement de l'enfant joue notamment un rôle important. Ainsi, il reste recommandé de coucher les nouveaux-nés sur le dos et d'organiser au mieux la chambre du bébé : matelas ferme, température de la pièce à 19 degrés, pas d'oreiller ni de couverture ou de peluches dans le lit.

Au-delà de leur impact sur la prévention de la mort subite du nourrisson, les travaux des chercheurs strasbourgeois pourraient également enrichir les recherches sur les malaises vagaux touchant particulièrement les jeunes sportifs.

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