En 2008, la France métropolitaine et les DOM comptent 2.784 établissements de santé, soit plus de 440.000 lits (hospitalisation à temps complet) et 58.500 places (à temps partiel). Ces structures emploient plus de 173.000 médecins, odontologistes, pharmaciens et internes, ainsi que plus de 1 million de sages-femmes et personnels non-médicaux (infirmiers, aides soignants, rééducateurs...). Le secteur hospitalier, avec 79 milliards d'euros en 2009 de budget, dont 90% financés par l'Assurance maladie, représente 5% de la consommation totale des ménages. Au-delà de statistiques qui soulignent l'importance de l'activité hospitalière dans la vie économique française, plusieurs tendances se dégagent.

Première amélioration budgétaire depuis 2004

Tout d'abord, les hôpitaux publics enregistrent pour la première fois depuis 2004 une amélioration de leur situation budgétaire, avec un déficit total de 345 millions d'euros en 2008, contre 486 en 2007. Par ailleurs, les capacités d'hospitalisation à temps-plein diminuent, puisqu'elles sont passées de 489.000 lits en 1998 à 440.000 en 2008, une évolution due en partie aux progrès de la technologie qui permet de réaliser de plus en plus d'opérations dans la journée.
Les cliniques privées représentent plus de 50% de l'activité chirurgicale, dont les 2/3 ne nécessitent pas d'hospitalisation. Les opérations les plus lourdes, comme celles liées à des traumatismes multiples ou complexes graves - neurochirurgie des traumatismes crâniens, par exemple -, sont pour la plupart réalisées dans des établissements publics.

Il en va de même pour l'obstétrique, puisque les hôpitaux publics prennent en charge 68% des accouchements avec complications et 75% des affections ante-partum - en majorité des complications de la grossesse. Les IVG sont en légère baisse en 2008, avec un total de 222.800 interventions soit 14,8 IVG pour mille femmes entre 15 et 49 ans. Plus de 90% sont réalisées en hôpital, et 6% sont des IVG tardives - aux 11ème et 12ème semaines de grossesse.

La lutte contre les infections nosocomiales mobilise pour sa part tous les établissements de santé, puisqu'en 2008, 96% d'entre eux réalisaient une surveillance épidémiologique des patients. Par ailleurs, 89% et 70% d'entre eux atteignaient respectivement le plus haut niveau de performance en matière de prévention et en termes de bon usage des antibiotiques.

Enfin, un focus sur la précarité montre que les inégalités sociales de santé sont toujours d'actualité. L'isolement social, la qualité du logement, le niveau de revenus et l'accès limité aux droits - absence de couverture sociale obligatoire, bénéficiaires de l'aide médicale de l'Etat (AME) - influent sur la durée de séjour en médecine, chirurgie et obstétrique. En effet, les patients en situation de précarité affichent en moyenne une durée de séjour plus longue de 16%. Un chiffre qui monte à 24% pour ceux qui cumulent à la fois un faible revenu et de mauvaises conditions de logement.

Pour plus de renseignements : http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/etabsante2010.pdf