La première CHT créée en Rhône-Alpes
[APM] La première communauté hospitalière de territoire (CHT) de Rhône-Alpes a été créée, ont annoncé lundi l'Agence régionale de santé (ARS) et les établissements concernés dans un communiqué commun.
En décembre 2010, l'ARS Rhône-Alpes, l'hôpital de Villefranche-sur-Saône (600 lits et places) et l'hôpital de Tarare (300 lits et places dont 102 de court séjour autorisés), tous deux dans le Rhône et distants d'environ 35 km, avaient annoncé la constitution en cours de cette CHT, rappelle-t-on.
La CHT "Villefranche-Tarare-Alix" (où se situe l'hôpital gériatrique du Val d'Azergues repris par le CH de Villefranche en mars 2010), a vu sa convention constitutive signée par les différents partenaires, ce qui leur permet d'annoncer sa création officielle, précise-t-on.
"Cette CHT crée un groupe hospitalier de 200 médecins, 1.550 salariés, pour un budget de 140 millions d'euros", indique le directeur du CH de Villefranche-sur-Saône, Philippe El Saïr, dans des propos rapportés dans le dossier de presse commun. Elle regroupe également 900 lits et places, est-il précisé dans ce dossier de presse.
Philippe El Saïr, qui dirige également l'hôpital de Tarare, rappelle que cette CHT n'induit pas une "fusion" des établissements et que chacun garde "son budget et ses instances".
Des collaborations existent déjà entre l'hôpital de Villefranche et celui de Tarare. Ils se traduisent par la présence à l'hôpital de Tarare d'équipes de Villefranche dans différents secteurs, comme la pédiatrie, la gynécologie-obstétrique, la gastro-entérologie, la cardiologie, l'ORL et l'odontologie, est-il rappelé dans le dossier de presse.
"Dans un avenir proche, rhumatologue, ophtalmologue, neurologue, pneumologue et chirurgiens viendront compléter cette liste", est-il ajouté.
La CHT est l'occasion de "passer à la vitesse supérieure" en termes de collaboration, souligne le président de la commission médicale d'établissement (CME) de l'hôpital de Villefranche, le Dr Philippe Rebaud, dans des propos également rapportés dans le dossier de presse.
Il précise que "les intérêts sont multiples" pour l'hôpital de Villefranche. La CHT permet en effet "d'étendre le recrutement de patients, d'avoir ainsi des équipes médicales plus solides et de développer des activités spécialisées, comme par exemple des soins intensifs cardiologiques, une unité neurovasculaire pour la prise en charge des accidents vasculaires cérébraux (AVC) ou une unité de cancérologie".
Cette CHT permet de lever les incertitudes sur l'avenir de l'hôpital de Tarare, souligne le Dr Ghassan Nashawati, président de la CME de cet établissement.
Il précise qu'avec les projets de décret sur la chirurgie, une fermeture "brutale" de la chirurgie était crainte avec comme conséquence une "fermeture progressive du service des urgences et sans doute la transformation de l'hôpital en une unité de gériatrie".
Dans le cadre du projet médical commun qui a été élaboré, si l'hôpital de Tarare doit arrêter son activité de chirurgie, il voit cependant son service des urgences "consolidé" avec la création d'une unité d'hospitalisation de courte durée (UHCD) de six lits et le maintien de son Smur, est-il indiqué dans le dossier.
Il pourra aussi augmenter la capacité d'accueil de son service de médecine, installer un scanner à la fin 2011 et proposer des séjours post-chirurgicaux aux patients opérés à Villefranche et participer à la prise en charge des AVC en lien avec l'unité neurovasculaire de l'hôpital de Villefranche.
RECONSTRUCTION DE L'HOPITAL DE TARARE
Le directeur général de l'ARS Rhône-Alpes, Denis Morin, annonce également la reconstruction du centre hospitalier de Tarare, de près de 90 lits, d'ici 2014.
Il précise que l'ARS va "aider" au financement de cette reconstruction ainsi que le CH de Villefranche "à hauteur de 2 millions d'euros".
"C'est la qualité du projet médical et de la collaboration avec le centre hospitalier de Villefranche qui permet aujourd'hui (...) la reconstruction du centre hospitalier de Tarare (...)", précise Denis Morin.
Le directeur général de l'ARS juge que la CHT est également "exemplaire" pour le décloisonnement des secteurs, hospitalier, ambulatoire et médico-social.
Il précise qu'un projet de maison de santé pluriprofessionnelle "est à l'étude".

Article publié le 06/01/2012
san/ab/APM polsan
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