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Actualités 26/09/2011

La médecine chinoise cherche sa place à l'AP-HP


[APM] La médecine chinoise, émerge progressivement comme traitement complémentaire à l'Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (AP-HP) depuis trois ans, et une évaluation clinique de son efficacité permettra de lui trouver sa place exacte, selon les médecins chargés de centres intégrés à l'AP-HP.

Sous le patronage de Xavier Bertrand, ministre de la santé, une journée d'études était organisée vendredi au sujet de la pratique de la médecine chinoise en milieu hospitalo-universitaire.
 
 La médecine chinoise traditionnelle utilise un éventail de méthodes thérapeutiques qui se déclinent, entre autres, entre l'usage de plantes et de produits dérivés, de l'acupuncture, du massage thérapeutique et de la pratique psychocorporelle telle que le Thaï Chi et le Qi Gong.
 
 En France, des contraintes réglementaires empêchent l'usage des plantes médicinales. "L'Afssaps a récemment interdit un essai multicentrique international sur une plante anti-anoxique", raconte le Pr. Alain Baumelou, néphrologue à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière et chargé d'un centre intégré de médecine chinoise.
 
 Mais la pratique de l'acupuncture, du Thaï Chi et du Qi gong émerge dans certains hôpitaux. Un accord a même été signé le 27 février 2009 entre l'AP-HP et trois partenaires de Hong Kong pour introduire la médecine traditionnelle chinoise dans les hôpitaux publics à Paris.
 
 Si cette médecine est utilisée comme véritable thérapie alternative aux traitements classiques dans nombre de pays orientaux, elle commence depuis deux ou trois ans, à être intégrée en complément de la médecine occidentale à l'AP-HP. "Nous constatons que les patients ont de plus en plus recours à ces traitements à l'extérieur de l'hôpital, en dehors des voies de médecine classiques", explique le Dr. Catherine Viens-Bitker, économiste et médecin.
 
 L'AP-HP s'est donc adaptée. Une poignée de professionnels diplômés de médecine se sont formés à ces techniques et dispensent désormais ces soins complémentaires à certains patients. "Nous proposons la médecine chinoise aux patients pour lesquels nous n'avons aucun moyen thérapeutique satisfaisant", déclare le Dr. Catherine Viens-Bitker.
 
 La médecine chinoise représente un bon tiers de la vingtaine de traitements complémentaires, actuellement pratiqués au sein de l'AP-HP. "Cette médecine est utilisée en complément et non pas à la place de la médecine occidentale. Elle est surtout utilisée dans les cas de douleur chronique, pour lutter contre les effets secondaires des médicaments tels que les anticancéreux ou lorsque des impasses thérapeutiques se présentent, notamment lors de la réhabilitation de patients ayant subi des accidents vasculaires cérébraux", ajoute-t-elle.
 
 Mais elle reste "un traitement d'appoint", selon le Pr. Baumelou, qui ajoute: "pour l'instant, elle ne concerne à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, qu'une centaine de patients par an". "La médecine chinoise reste inconnue et décriée par certains confrères, qui craignent qu'en cette période de disette, de financements leur soient soustraits à son profit. Mais dans certaines spécialités comme la cancérologie, elle est mieux acceptée, souligne le Pr. Alain Baumelou.

Plusieurs études en cours à l'AP-HP

"La médecine chinoise existe dans les hôpitaux français, mais n'est pas reconnue. Elle doit être labellisée et coordonnée. Il faut lui offrir une visibilité pour nos patients", explique le Pr. Alain Baumelou.
 
 "Beaucoup de patients utilisent des médecines alternatives et craignent d'en parler à leurs médecins. Ceux-ci sont la plupart du temps incapables de les interroger sur leurs pratiques, faute de formation. Il faut lever cette opacité, cette non-transparence de ce que prennent les malades en enseignant leur existence et leur principe aux professionnels de santé", poursuit-il.
 
 Une étude a été menée sur le personnel à la fin de l'année 2010. Un traitement d'acupuncture leur a été proposé pour évincer des douleurs ostéo-articulaires et notamment des maux de dos. "L'essai a été un succès, autant du point de vue du recrutement (250 personnes y ont participé) que des résultats", explique le Pr. Alain Baumelou.
 
 Mais les études plus globales sur patients démarrent seulement. "Il faut que les projets de recherche clinique remplissent toutes les conditions, trouvent un financement et que les équipes concernées s'y investissent", explique le Dr. Catherine Viens-Bitker.
 
 Neuf études ont trouvé des financements à l'Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. "L'une d'entre elle concerne l'efficacité de la médecine chinoise sur les douleurs lombo-pelviennes lors de la grossesse. 400 patientes y participent", raconte le Pr. Alain Baumelou, qui poursuit: "nous n'en sommes qu'aux balbutiements, il nous faut élaborer une feuille de route permettant l'évaluation de ces soins. Seule une véritable évaluation de son efficacité lui conférera toute sa légitimité", souligne le Pr. Alain Baumelou.
 
 Un comité d'orientation a été mis en place et devrait, en fonction des données disponibles, émettre des propositions sur la place de ces traitements complémentaires au sein de l'AP-HP d'ici à la fin de l'année, selon le Dr. Viens-Bitker.

Plus d'informations sur : http://www.medecinechinoise.aphp.fr/

 
 

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12/09/2011

ec/fb/APM
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