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Pathologies 07/04/2015

Epilepsie

Le terme « épilepsie » vient du grec « epilêpsia » et signifie « attaquer, surprendre ». En France, environ 500 000 personnes souffrent de cette pathologie dont 250 000 jeunes de moins de 20 ans. 5 % de la population est ainsi susceptible de faire un jour une crise. La maladie épileptique est, après la migraine, la première raison de consultation d’un neurologue. Petite présentation de cette maladie pour lutter contre les idées reçues.

 

Ce dossier a été réalisé en partenariat avec la Fondation Française pour la Recherche sur l’Epilepsie (FFRE).

FFRE Logo
Epilepsie définition

L’épilepsie est une maladie neurologique qui se caractérise par la répétition de crises imprévisibles, soudaines et souvent brèves qui peuvent prendre différentes formes. Il serait plus juste de parler "des" épilepsies plutôt que "de" l’épilepsie.

Son origine, cérébrale, est liée à des décharges électriques anormales dans le cerveau, au sein de réseaux de neurones, qui peuvent être enregistrées par un électro-encéphalogramme.

La maladie peut apparaître à n’importe quel âge mais apparait plus fréquemment chez les enfants et adolescent, ou chez les personnes âgées. Les épilepsies de l’enfance disparaissent fréquemment à l’adolescence. Toutefois, dans 40 % des cas, la maladie persiste et nécessite un traitement jusqu’à l’âge adulte.

Manifestations épileptiques

L'épilepsie est caractérisée par une manifestation visible appelée "crise". La plus connue est la crise tonico-clonique convulsive généralisée : elle commence par un cri, puis une perte de connaissance, la personne entre dans une phase « tonique » avec une contraction musculaire globale, puis suit une phase « clonique » avec des secousses de l’ensemble du corps ; en fin de crise, il y a un retour progressif à une conscience normale, mais une fatigue et une angoisse persistent.

En réalité, cette crise n'est pas la seule, les symptômes cliniques varient selon :

  • La fonction du cortex cérébral touchée par la décharge responsable de la crise
  • Le point de départ, localisé ou non sur le cortex

Il existe des symptômes très divers : des absences, des contractions musculaires involontaires, des mouvements anormaux, des hallucinations sensorielles, des impressions de déjà vu, etc.

Deux grands types de crise doivent donc être retenus

  • Les crises généralisées, parmi lesquelles :
    • Les crises tonico-cloniques qui sont les plus connues : perte de connaissance avec chute, mouvements convulsifs, morsure de la langue, etc. ;
    • Les absences : rupture de contact durant quelques secondes avec fixité du regard, parfois accompagnées d’automatismes (gestes involontaires et inadaptés). Elles se répètent fréquemment ;
  • Les crises partielles qui n’affectent que certaines parties du corps. Elles peuvent se traduire par des troubles moteurs, des troubles sensoriels et sensitifs, des troubles de la mémoire ou de la conscience. Certaines de ces crises partielles peuvent évoluer vers une crise généralisée tonico-clonique.
Traiter l'épilepsie

Traitements médicamenteux

Jusqu’au années 80, il existait seulement 4 médicaments antiépileptiques. Aujourd’hui, 20 nouvelles molécules, plus efficaces et mieux tolérées, ont été conçues grâce à la biologie moléculaire.

La monothérapie (prescription d’un seul médicament) est la première méthode de traitement. En cas d’échec, on associe au traitement l’un ou l’autre des nouveaux antiépileptiques. C’est la polythérapie. La prise de médicaments devant être quotidienne et très régulière afin de garantir l’efficacité sur les crises, sa multiplication en polythérapie augmente le risque d’oublis. Cependant, de nouvelles formulations antiépileptiques permettent de ne prescrire que deux prises par jour, voire une seule, pour ainsi limiter les oublis.

La chirurgie

La place de la chirurgie comme traitement contre l'épilepsie est très limitée : elle ne peut être appliquée qu'à la moitié des patients atteints par une épilepsie partielle pharmaco-résistante. Il y trois types d’intervention qui sont pratiquées en neurochirurgie classique : la cortectomie, la callosotomie, l’hémisphérotomie.

La radio-chirurgie

Il existe également la radio-chirurgie « Gamma Knife », qui consiste à irradier la zone épileptogène en utilisant une puissance de radiation très élevée. Ce traitement ne détruit que les cellules défectueuses et il est non invasive.

Le traitement par impulsions électriques

Le dernier type de traitement est plus palliatif que curatif. Il vise à réduire les crises en envoyant des impulsions électriques jusqu’au cerveau par le « nerf vague » (Xe paire de nerf crânien).

Vivre avec l’épilepsie

L’épilepsie est une maladie qui nécessite un traitement, mais également une adaptation de la vie en société. Certaines épilepsies sont bénignes et n’ont pas un impact important sur la vie sociale. En revanche certaines sont invalidantes et entre les deux, les épilepsies associées à des troubles psychologiques entraînent des perturbations de la vie sociale, familiale, créant des problèmes scolaires et professionnels.

Il est important pour la personne épileptique de vivre « normalement » tout en en connaissant les restrictions qu’impose la maladie. Les parents doivent trouver un compromis entre la protection excessive et l’insouciance, et les personnes épileptiques doivent apprendre à gérer le niveau d’insécurité des différentes situations auxquelles elles sont confrontées quotidiennement ou plus rarement.

De plus, la mystification autour de l’épilepsie n’a pas disparu. Les crises sont impressionnantes et peuvent être rejetées par « les autres ». Les personnes épileptiques peuvent s’isoler par peur de faire une crise en public et d’être jugées.

Que faire en cas de crise d'épilepsie avec convulsions ?

Pour éviter que la personne ne se blesse lors d’une crise, il faut :

  • Allonger la personne et la mettre sur le côté ;
  • Protéger la tête contre les blessures qu'elle pourrait se faire ;
  • S’assurer que la personne respire sans difficulté, en particulier si son visage pâlit ;
  • Rester avec la personne jusqu’à récupération en la réconfortant et vérifiant si elle est blessée ;
  • Ne pas paniquer, ni intervenir si cela n'est pas nécessaire ;
  • Ne pas empêcher les mouvements et ne rien mettre dans la bouche ;
  • Ne pas déplacer la personne, sauf risque de blessures ;
  • N'appeler les secours que si les crises se succèdent ou en cas de difficultés respiratoires ou blessures ;
  • S'assurer que tout va bien, même si la "crise" semble terminée.
Un vrai/faux pour lutter contre les idées reçues

L'épilepsie peut toucher n’importe qui

VRAI : l'épilepsie est une maladie qui dont la cause n'est pas toujours identifiée. Elle peut apparaître à tout âge et peut être causée par n'importe quelle maladie du cerveau, ou par une lésion cérébrale.

L'épilepsie est une maladie mentale

FAUX : si les comportements lors d'une crise d'épilepsie peuvent être vus comme provenant d'une maladie mentale, l'épilepsie est une maladie neurologique.

Certains facteurs facilitent l’apparition de crises

VRAI : s’ils ne peuvent pas en être la cause, les facteurs psychologiques, les émotions ou encore le stress sont des facteurs déclenchant de crises.

On peut prévenir l'apparition d'une crise

FAUX : la plupart des crises surviennent de façon imprévisible. Dans 70 % des cas, le traitement permet de contrôler voire supprimer les crises, s’il est suivi strictement et couplé à une bonne hygiène de vie.

On doit tenter de maîtriser une personne atteinte d'une crise épileptique

FAUX : il ne faut surtout pas bloquer les mouvements lors d'une crise. Il faut allonger la personne et la mettre en position latérale de sécurité tout en protégeant sa tête pour éviter les blessures.

Avec une épilepsie, on peut conduire

VRAI/FAUX : épilepsie n’est pas toujours synonyme d’interdiction de permis. L'avis d'un neurologue permettra de déterminer s'il est possible ou non de conduire, suivant les dispositions légales.

Avec une épilepsie, la maternité est possible

VRAI : si la grossesse doit être particulièrement surveillée chez les patientes épileptiques, la maladie n'empêche pas la vie de couple, ni la maternité.

Avec une épilepsie, on peut exercer tous les emplois

FAUX : si pour la plupart des cas l'épilepsie n'entrave pas la vie professionnelle normale, il faut choisir son activité professionnelle en tenant compte des facteurs de risques liés à la maladie.

Les voyages et le sport sont déconseillés

FAUX : il est possible de voyager et de faire du sport à condition de respecter quelques règles :

  • Avoir un avis médical
  • Être en présence d’un proche ou d’une personne avertie des troubles
  • Évaluer les risques

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