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Actualités 13/06/2014

L'espérance de vie recule à Wallis-et-Futuna, une situation inédite en France !

[Hopital.fr] - Dans un rapport rendu public le 12 juin, la Cour des comptes présente une situation sanitaire préoccupante et décrit des systèmes de santé en difficulté dans les départements et collectivités d'outre-mer.

Intitulé "La santé dans les outre-mer, une responsabilité de la République", ce rapport thématique s’arrête plus particulièrement sur quatre situations : celles de Wallis-et-Futuna, la Guyane, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon.

Au-delà de leur diversité, lesdépartements et collectivités d'outre-mer sont globalement confrontés à certaines difficultés persistantes : mortalité infantile et maternelle élevée, incidence importante des maladies infectieuses (chikungunya à La Réunion et aux Antilles, zika en Polynésie française) et chroniques (diabète notamment), diffusion de conduites addictives. Des pathologies rares en métropole, telles que la leptospirose ou le rhumatisme articulaire aigu, demeurent courantes dans une partie des outre-mer, introduit la Cour dans son rapport.   

60% d’habitants obèses à Wallis-et-Futuna

A Wallis-et-Futuna, l'espérance de vie a baissé de plus de deux ans depuis 2006, passant de 76,7 ans à 74,3 ans contre 80,2 ans en métropole. L'état de santé de la population, obèse à 60%, est "le plus dégradé de l'outre-mer", selon la Cour. La dépense de santé par habitant est la plus basse d'outre-mer avec celle de Mayotte. Elle est quatre fois inférieure à celle de Saint-Pierre-et-Miquelon. A Wallis, les cyclones dégradent à répétition les bâtiments de l'hôpital qui n'ont pas été construits pour y résister. Le contrat 2012-16 a prévu 9 millions d'euros pour un plateau technique (chirurgie, imagerie), mais "fin 2013 aucun crédit de paiement n'avait encore été versé", souligne la Cour des comptes.

Poids de l’immigration clandestine

En Guyane, l'importance de l'immigration, notamment clandestine, a une incidence sur le système de soins et tout particulièrement sur l'activité des centres hospitaliers. La réduction des inégalités d'accès aux soins est la première priorité du plan régional de santé de Guyane, mais "atteindre cet objectif face à l'inévitable afflux de clandestins demeure une gageure", commente la Cour. La Guyane compte plus de 20 000 bénéficiaires de l’aide médicale d’Etat (AME), qui permet aux étrangers en situation irrégulière de bénéficier d'un accès gratuit aux soins.
Mayotte, érigé en département en 2011, compte plus de 200 000 habitants dont environ 40 % d'immigrés. L'ampleur de l'immigration clandestine "sature un système de santé déjà en soi insuffisant", selon la Cour des comptes. Le tiers des dépenses du centre hospitalier de Mayotte est absorbé par la prise en charge des personnes insolvables, financée par l'assurance maladie. Mais au fur et à mesure que ces dépenses augmentaient, l'Etat a progressivement réduit l'aide, "pour la supprimer intégralement en 2013", observe la Cour.

Absence de contrôle des dépenses

Quant à la collectivité de Saint-Pierre-et-Miquelon, elle bénéficie de sa propre caisse, autonome, de prévoyance sociale (CPS) et elle est dotée d'une administration territoriale de santé. Les dépenses de santé y ont augmenté de 43% entre 2009 et 2012, "de manière incontrôlée" pour une population qui stagne, juge la Cour des comptes.

« Pour assurer l'égalité à la santé dans la République, un programme pluriannuel de santé publique pour les outre-mer s'impose », conclut le rapport.

 

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