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« Les sages-femmes, spécialistes de la physiologie et formées pour dépister les pathologies »

Compétences et expérimentation des maisons de naissance : les sages-femmes font la une de l’actualité. Le point avec Marie-Josée Keller, présidente du Conseil national de l'ordre des sages-femmes depuis 2006 (réélue en 2008 puis en 2012).

Hôpital.fr : Quelle est l’étendue des compétences des sages-femmes ?

M-J. Keller : Les sages-femmes sont une profession médicale. Ce sont les spécialistes de la physiologie de la femme et elles sont formées pour dépister les pathologies (et orienter alors la patiente vers un médecin). Elles prennent en charge les femmes enceintes depuis la déclaration de naissance jusqu’aux soins postnataux : préparation à la naissance, échographies, accouchement, suites de naissance, allaitement, rééducation périnéale… Depuis 2009, elles peuvent aussi assurer le suivi gynécologique de toutes les femmes en bonne santé, et prescrire l’ensemble des contraceptions existantes.

 

Hôpital.fr : Que sont ces maisons de naissance qui pourraient être expérimentées prochainement en France ?

M-J. K. : Ces lieux d’accueil pour les femmes enceintes en bonne santé existent depuis plus de 20 ans en Europe du nord, aux USA ou encore en Australie. L’Allemagne en compte 149. A la différence d’une maternité, la maison de naissance repose sur un suivi personnalisé de la patiente : l’accompagnement global. Ce concept associe une femme à une sage-femme au cours de la grossesse, de l’accouchement et du suivi postnatal de la mère et de l’enfant. La maison s’adresse aux femmes sans pathologie particulière (ni diabète, ni obésité, ni hypertension, ni retard de croissance utérin…) qui souhaitent accoucher de façon physiologique, sans péridurale ni perfusion.

Ce projet est porté en France par la profession depuis 1998, et le Parlement a enfin voté la loi permettant les expérimentations en novembre 2013.

Chaque maison de naissance devra être "contiguë à une structure autorisée pour l'activité de gynécologie-obstétrique" avec laquelle elle devra passer obligatoirement une convention et avec laquelle un accès direct devra être aménagé, "permettant notamment un transfert rapide des parturientes en cas de complication"(article 1).

Nous espérons la mise en œuvre prochaine de ces expérimentations.  

 

Propos recueillis le 17 janvier 2014

Dernière modification le 07/04/2015

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