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Actualités 24/06/2014

Hépatite C : 15 pays européens veulent faire baisser les prix des nouveaux traitements

[Hopital.fr] - Plus de 50 000 euros pour une thérapie de trois mois : un tarif insoutenable pour les budgets de santé. La France et 14 pays partenaires ont lancé le 20 juin une offensive au sein de l'Union européenne pour tenter d'obtenir de l'industrie pharmaceutique une baisse du coût des nouveaux médicaments contre l'hépatite C. Faute de quoi, des milliers de patients ne pourraient être soignés, et de nouvelles contaminations ne pourraient être évitées.

Les prix des nouveaux traitements de l'hépatite C "sont extrêmement élevés et insoutenables pour les budgets de santé", affirment les 15 partenaires dans une déclaration commune, soulignant les risques d'exclusion de "milliers de patients" et de nouvelles contaminations pourtant évitables. Alors que le nombre de personnes porteuses est estimé entre 7,3 et 8,8 millions dans l'UE, ils pressent l'industrie pharmaceutique "de prendre ses responsabilités" pour permettre un "compromis adéquat" entre leurs gains et l'accès aux soins.

Dans le cadre de cette "initiative commune" qui a reçu le soutien de la Commission européenne, les 14 partenaires européens de la France sont l’Allemagne, la Belgique, la Pologne, la Lituanie, les Pays-Bas, le Portugal, Chypre, la Croatie, l’Irlande, la Slovénie, la Slovaquie, le Luxembourg, l’Italie et la Roumanie.

Très chers antiviraux à action directe

Causée par le virus VHC, l'hépatite C peut entraîner cirrhose ou cancer du foie mais est désormais susceptible d'être éradiquée à plus de 90% grâce à l'arrivée d'une nouvelle classe de médicaments, des antiviraux à action directe. Problème : leur prix est faramineux, chiffré par exemple en France à environ 55 000 euros pour les trois mois de traitement prescrits. Face aux fabricants - actuellement Gilead, Janssen-Cilag et Bristol-Myers Squibb -, les 15 s'engagent à établir "un réseau d'échange d'informations" portant notamment sur "la définition d'un plafond de prix, les protocoles de traitement (...) et les négociations en cours avec l'industrie".

Dans une tribune publiée le 2 juin dans Le Monde, le directeur de l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS), Jean-François Delfraissy, soulève lui aussi la question du "juste prix" des nouveaux traitements de l'hépatite C dans les pays riches. "Tous les malades chez qui le traitement est justifié doivent être traités" et le prix qui sera accordé aux antiviraux à action directe "devrait donc être déterminé en fonction de cette nécessité", estime le Pr Delfraissy. Selon lui, un prix exorbitant "placerait les pays riches comme la France, dans la situation des pays du Sud, qui ne pouvaient assumer le coût des traitements contre le VIH avant que la concurrence des génériques ne fasse baisser considérablement leurs prix".

En France, 200 000 personnes seraient touchées par le virus de l’hépatite C (VHC), dont 70 000 ignoreraient qu’elles sont affectées.

 

 

Consultez notre page sur les hépatites.

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