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Actualités 09/07/2013

Les connaissances et le dépistage sur l'hépatite B insuffisants

Vaccination contre l'hépatite B
[APM] - Le niveau de connaissances sur l'hépatite B et le dépistage sont insuffisants en France, à la fois dans la population générale et dans les groupes à risques, montrent les premières données quantitatives sur ce sujet.

Malgré des indicateurs épidémiologiques bien documentés, la connaissance, les perceptions et les pratiques en lien avec l'hépatite B sont très fragmentaires alors que ces éléments sont essentiels pour améliorer les politiques de santé publique, rappellent Cécile Brouard de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et ses collègues dans un article publié dans le BMC Public Health.
En 2010, un module sur l'hépatite B a été intégré pour la première fois à l'enquête KABP (Knowledge, Attitudes, Beliefs and Practices) VIH/sida réalisée par téléphone auprès d'un échantillon aléatoire de quelque 9.000 personnes âgées de 18 à 69 ans résidant en France métropolitaine.
Globalement, 96,1% des personnes interrogées ont déjà entendu parler de l'hépatite B et parmi elles, 89,9% savent que le virus VHB peut être transmis lors du partage de seringues pour l'injection de drogue. Cependant, 30,3% ignorent qu'il peut aussi être transmis lors de rapports sexuels non protégés, contre seulement 0,6% pour le VIH.
Cette différence de perception entre ces deux modes de transmission, pourtant similaires au VIH, se retrouve dans d'autres pays européens. Les auteurs supposent que ces résultats sont liés à une confusion dans la population générale entre le VHB et le VHC, ce dernier se transmettant très rarement par voie sexuelle.
L'analyse des données indique par ailleurs que la connaissance des modes de transmission du VHB est moins bonne chez les hommes, chez les 45-54 ans et les 55-69 ans par rapport aux jeunes adultes, les personnes avec un statut socioculturel moins élevé et les célibataires notamment.
De manière surprenante, la perception individuelle du risque d'infection est plus élevée avec le VHB que le VIH, respectivement 60,8% et 40,3% des personnes interrogées croyant avoir un risque égal ou supérieur d'être infecté que la moyenne. L'analyse montre que la perception d'être à plus grand risque d'infection n'était pas associée à la connaissance des modes de transmission.
Pourtant, seulement 27,4% des participants ont déclaré s'être fait dépister au cours de leur vie (17,4% une seule fois et 10% davantage), contre 61,4% pour le VIH (respectivement, 31,5% et 29,9%). Le taux de dépistage augmente avec le niveau d'endémicité du VHB d'une zone géographique mais reste globalement bas, de 26,8% pour les personnes nées dans un pays peu endémique, comme la France, de 30,1% dans un pays d'endémicité intermédiaire et de 45,1% dans un pays fortement endémique.
Concernant la vaccination, moins de la moitié des personnes interrogées (47%) déclarent avoir reçu un vaccin, sans tenir compte du nombre de doses reçues et 9% ignorent leur statut vaccinal. La vaccination n'était pas plus importante chez les personnes nées dans des régions moyennement ou fortement endémiques.
Ces résultats montrent une méconnaissance de l'infection à VHB alors que la situation épidémiologique est moins favorable que pour le VIH, ce qui pourrait s'expliquer en partie par des moyens financiers et des campagnes de prévention moins importants, commentent les auteurs.
Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, l'InVS note que malgré de "nombreuses actions (...) déjà engagées", "des progrès restent à faire (...)". "Ces résultats constituent une première étape utile à l'ensemble des acteurs de santé publique. Les évolutions de ces données devront être suivies afin d'ajuster les stratégies de prévention".
Il rappelle que l'hépatite B est responsable en France de près de 1.300 décès par an qui pourraient être évités par la vaccination et que près de 150.000 personnes sont porteuses VHB sans le savoir.
Le Haut conseil de la santé publique (HCSP) avait notamment déploré que le Plan national de lutte contre les hépatites B et C 2009-12 n'ait pas conçu de stratégie de dépistage, dans un rapport d'évaluation rendu public en juin, rappelle-t-on. Un rapport d'experts, sur le principe du rapport Yéni pour le VIH-sida, est attendu pour début 2014, à la place d'un autre plan.
Pour en savoir plus, consultez l'édition en ligne du 13 juin du BMC Public Health

logo APM (Agence de Presse Médicale)

 Article publié le 08/07/2013 

ld/ab/APM
redaction@apmnews.com

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