Un univers des possibles pour l’innovation technologique
[HOSPIMEDIA] Les risques infectieux sont nombreux et omniprésents dans les établissements sanitaires et médico-sociaux. Parmi les solutions possibles pour diminuer et assurer une meilleure gestion de ces risques, les innovations techniques et technologiques représentent un enjeu majeur à la fois pour les établissements et les entreprises. Une enquête, menée par la cellule régionale d’hygiène de Lorraine et le centre lorrain des technologies de la santé (CLTS), a permis de dresser un état des lieux régional des attentes des CH locaux et régionaux ainsi que des EHPAD.
Le centre lorrain des technologies de la santé (CLTS) et la cellule régionale d'hygiène de Lorraine se sont demandés dans quelles mesures les innovations techniques et technologiques pouvaient apporter une réponse au risque infectieux dans les établissements de santé de la région Lorraine. L'objectif étant non seulement de le diminuer mais aussi d'améliorer sa gestion afin d'aider au quotidien les professionnels. Ainsi, les deux organismes ont décidé de mener une enquête auprès des centres hospitaliers locaux et régionaux, des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) et des centres médico-sociaux de la région afin de dresser un état des lieux des attentes et d'identifier les pistes d'innovations possibles dans ce domaine. Au total, 269 établissements ont été interrogés entre décembre 2007 et janvier 2008 sur les problèmes rencontrés dans la gestion du risque infectieux, que ce soit au niveau de l'hygiène des mains, du linge, du matériel ou de la désinfection des équipements.
La gestion des DASRI : piste d'innovation prometteuse
Lors de la présentation des résultats début mars, à l'occasion d'un séminaire, les entreprises présentes ont pu constater que la question de la gestion des déchets d'activité de soins à risque infectieux (DASRI) représentait un fort potentiel d'innovation. En effet, interrogés sur cette problématique, les établissements ont fait part de leurs attentes en terme de conditionnement, de collecte dans les services ou encore de traitement des déchets. Ainsi, concernant les sacs plastiques, 21% des établissements souhaiteraient qu'ils soient plus résistants aux déchirures et munis d'un système de fermeture renforcée. "Un produit intermédiaire entre sac et fût serait à développer", précise les résultats de l'enquête. 8% souhaiteraient également que les conteneurs soient plus grands et équipés, par exemple, de compartiments par déchet avec un système de parois ouvrables pour améliorer la désinfection.
Concernant leur traitement, 8% pensent que le traitement par désinfection des DASRI pourrait être source d'innovation car il est actuellement "trop long". D'autre part, le bionettoyage, déjà utilisé dans certains établissements, est aussi une piste à explorer. Ils ont également avancé l'idée de "développer de nouveaux moyens de transport pour l'élimination des déchets médicaux car certains établissements n'ont pas les locaux adaptés".
L'innovation au service d'une gestion du risque au quotidien
A la lecture des résultats, il apparaît clairement que les professionnels attendent des innovations techniques et technologiques qu'elles améliorent leur quotidien dans la gestion du risque infectieux. Ainsi, l'amélioration des produits de l'hygiène des mains représente la majorité des attentes exprimées dans l'enquête. L'odeur, la texture et la protection de la peau sont autant de critères sur lesquelles les entreprises peuvent se pencher pour innover. Par exemple, 75% des hôpitaux régionaux, 32% des maisons de retraite et 14% des hôpitaux locaux souhaiteraient voir se développer des produits neutres ou sans odeur. De plus, les gels hydroalcooliques "sont considérés comme très peu fonctionnels" par les établissements interrogés, une préférence pour une mousse est évoquée. Concernant les produits de nettoyage/désinfection, les problématiques sont presque les mêmes. Sur cette thématique, "le bionettoyage par utilisation de la vapeur haute pression pourrait être une alternative intéressante (efficacité/coût/énergie)". 27% estiment aussi qu'une innovation sur le pouvoir détergent et détartrant de ces produits pourrait être apportée.
Concrétiser ces attentes
Premières concernées, les entreprises peuvent, avec cette enquête, trouver un vivier d'inspiration pour innover dans les techniques destinées à la gestion du risque infectieux dans les établissements de santé. Contacté par Hospimedia, Yasid Sebia, directeur du CLTS, explique que la deuxième phase va donc consister à faire un croisement entre les idées et la faisabilité des techniques. De même, des groupes de travail vont être constitués, avec les professionnels concernés et les établissements, pour se pencher sur les grandes thématiques évoquées et tenter de les peaufiner afin de les mettre en oeuvre. Les entreprises sont également invitées à se rapprocher des centres hospitaliers ou des EHPAD pour leur proposer leurs solutions innovantes, explique Yasid Sebia.
Même si l'enquête a été réalisée à un niveau régional, les problématiques soulevées se rencontrent également au niveau national, souligne le directeur du CLTS. Par conséquent, les résultats peuvent inspirer l'ensemble des entreprises spécialisées dans la gestion du risque infectieux.
Géraldine Tribault
HOSPIMEDIA le 20.03.08
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