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Actualités 09/02/2010

Première greffe des 2 mains : 10 ans de recul et le leadership mondial


[Réseau CHU] Le 13 janvier 2000, Denis Chatelier recevait une double greffe de mains et entrait, avec l'équipe du Pr Dubernard, dans la grande histoire des premières mondiales. Depuis, 4 autres personnes ont bénéficié d'une double allogreffe de mains.

Le talent des opérateurs conjugué à la confiance des patients a permis aux Hospices Civils de Lyon de maîtriser les techniques complexes de greffes composites de tissus. L'équipe lyonnaise est d'ailleurs celle qui a réalisé le plus de doubles greffes de mains au monde : un espoir pour toutes les personnes mutilées, un leadership qui fait de la France une référence internationale dans ce domaine et une nouvelle ambition pour Lyon : la création d'un Institut Hospitalo Universitaire de la Transplantation.

Greffe des mains : interdisciplinarité et coopération public-privé

Les progrès en immunologie et chirurgie ont été déterminants. A Lyon, les chirurgiens spécialistes de la chirurgie de la main, de la chirurgie vasculaire et de la chirurgie plastique viennent du secteur privé. Ils collaborent avec les anesthésistes, réanimateurs des HCL.

Cependant, la réussite d'une greffe ne se limite pas au succès de l'acte chirurgical. La greffe requiert aussi une maîtrise pointue des protocoles immunosuppresseurs. Un traitement au long cours sera adapté en fonction de chaque patient. Les médecins doivent aussi prévoir des réajustements réguliers car des épisodes de rejet précoces surviennent chez tous les patients.

A ces compétences se rajoutent le savoir faire des rééducateurs. 12 heures après l'opération, c'est au tour des kinésithérapeutes d'intervenir. Pour éveiller la sensibilité et accroître la mobilité, ils font appel à diverses techniques : physiothérapie, électrostimulation, ergothérapie…

Enfin, avant et après l'opération, un suivi psychologique s'impose. Il faut apprécier la motivation du patient. Après la greffe, il faudra l'accompagner et l'aider à « apprivoiser » ses nouvelles mains. Avec les premiers transplantés, les psychologues ont exploré un nouveau territoire et réussi à mieux cerner les phénomènes de déni et de clivage – mécanisme de défense où deux pensées contradictoires existent sans que la contradiction ne soit perçue (ce sont mes mains / ce ne sont pas mes mains).

Valoriser l'expertise française au sein d'un Institut de la Transplantation

Grâce à ces avancées, le CHU de Lyon a construit une expertise unique dans les domaines de l'immunologie de la transplantation, des neurosciences et de la psychologie. Les perspectives sont nombreuses : greffer des mains chez les nouveau-nés qui en sont dépourvus et à terme de supprimer pour eux le traitement immunosuppresseur, passer de la greffe d'avant-bras à la greffe de bras, accroître l'activité de greffe de face en collaboration avec le CHU d'Amiens, développer les greffes de la paroi abdominale, du larynx et de la trachée.

L'équipe lyonnaise souhaite autonomiser l'activité des greffes composites au sein du Service de Transplantation et d'Immunologie Clinique, une activité qui pourrait s'intégrer dans le cadre plus large d'un Institut Hospitalo Universitaire de la Transplantation.

réseau CHU

Article paru le 08/02/2010 sur http://web.reseau-chu.org

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