Une campagne de sensibilisation pour la journée de l'autisme
[APM] Le collectif d'associations "Ensemble pour l'autisme" a lancé lundi 26 mars 2012 une campagne de sensibilisation sur l'autisme pour "en finir avec des idées reçues".
La campagne, qui se terminera le samedi 7 avril, se déroule autour de la journée mondiale de sensibilisation à l'autisme du lundi 2 avril, instituée en 2008 par l'Organisation des nations unies (ONU).
Elle comprend un spot télévisé, trois spots radio et une annonce paraissant dans la presse. Le label "grande cause nationale 2012", attribué au collectif, lui permet de disposer de diffusions gratuites sur les radios et les télévisions publiques, rappelle-t-on.
Sont partenaires de la campagne 21 chaînes de télévision (dont TF1, France 2, France 3, France 4, France 5 et France ô, Canal+ et M6), cinq stations de radio (France inter, France bleu et France info, Le Mouv', RTL), trois quotidiens (Le Parisien, Le Figaro et L'Humanité) et 11 magazines (dont L'Express et Télé 7 Jours).
Le spot télévisé montre la perception visuelle et auditive d'un garçon autiste participant à un match de basket. Il tente de "faire entrevoir aux Français ce que peut ressentir une personne autiste", indique le collectif.
Les spots radio donnent la parole à trois personnes autistes, un garçon de 15 ans, une femme de 38 ans et une personne décrivant une jeune fille de 15 ans pour décrire leur insertion et leurs difficultés. "L'autisme est un handicap. Aidons les personnes autistes à le surmonter", conclut chaque spot.
L'annonce (une photo d'un garçon sous forme d'un puzzle incomplet avec le slogan "aidons les personnes autistes à se construire") donne "un aperçu théorique du handicap" pour permettre au public de mieux le comprendre.
Le collectif autisme veut profiter de cette année de grande cause nationale pour améliorer significativement les connaissances du grand public sur l'autisme et les troubles envahissants du développement (TED), afin d'obtenir davantage de soutien pour le développement des prises en charge éducatives.
La situation française se caractérise par "un manque de dépistage précoce", "une méconnaissance de la pathologie chez les professionnels", "un fort retard dans la prise en charge", le développement insuffisant des "méthodes d'accompagnement adaptées" et le recours encore marginal au milieu ordinaire (80% des enfants sont non scolarisés, soit 70.000 enfants, et pénurie de places pour adultes et adultes vieillissants).
Le collectif autisme est très engagé contre la pratique des prises en charge d'inspiration psychanalytique, qu'il estime "inadaptées" et considère que la Haute autorité de santé (HAS) les a "désavouées" dans des recommandations rendues début mars.
Nature de l'autisme méconnue
Un sondage, réalisé du 29 février au 2 mars auprès de 1.018 personnes par l'institut Opinion Way montre que les idées reçues sur l'autisme ont la vie dure, souligne le collectif.
87% des personnes interrogées savent qu'une personne autiste est une personne qui "ne parvient pas à communiquer avec les autres" et 83% qu'elle est "physiquement semblable à une personne non autiste".
Mais la nature de l'autisme n'est pas intégrée puisque seulement 54% pensent qu'il s'agit d'un "trouble neurologique" tandis que 17% pensent "à tort" qu'il s'agit d'un "trouble psychologique" (9% ne savent pas). 86% des personnes pensent par ailleurs que l'état de la personne peut s'améliorer avec le temps (14% pensent le contraire).
Le nombre de personnes autistes est très sous-estimé puisque 85% pensent que l'autisme touchent moins de 50.000 personnes (l'estimation officielle est désormais de 440.000 personnes touchées par l'autisme et les troubles envahissants du développement).
Le collectif déplore que 54% des personnes considèrent que les thérapies psychanalytiques "permettent d'améliorer l'état de la personne" (9% ont un avis contraire et 36% n'ont pas d'opinion). Les thérapies éducatives sont massivement reconnues (90% des répondants).
Les avis sont partagés sur les médicaments (permettent d'améliorer pour 32%, ne permettent pas d'améliorer pour 27% et 40% ne sait pas). Le collectif fait remarquer que les médicaments sont seulement "des traitements symptomatiques (action sur des symptômes particuliers: troubles du sommeil, troubles de l'attention...)".
France en bleu
La France participera à la journée mondiale de l'autisme en éclairant de bleu des bâtiments publics, une initiative lancée au plan international par l'association américaine Autism Speaks ("Light it up blue"). Le collectif liste 39 institutions, mairies et conseils généraux et régionaux illuminés principalement pour les nuits du dimanche 1er au lundi 2 avril et du lundi 2 au mardi 3 avril.
Le Conseil économique, social et environnemental (Cese), qui rendra fin septembre un rapport sur le coût économique et social de l'autisme, a commencé son illumination dès vendredi, jusqu'au 3 avril. Parmi les participants figurent notamment Paris, Marseille, Lille, Saint-Etienne, Cannes, le Musée d'Orsay, le Château de Versailles et deux châteaux de la Loire (Chenonceau et Villandry).

Article publié le 27/03/2012
hm/ab/APM polsan
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