Grippe A(H1N1) : la France se donne les moyens d'une vaccination massive
[hopital.fr] Alors que le risque d'une montée en puissance de l'épidémie se précise, la ministre de la Santé confirme que la France va acheter 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A(H1N1), dite aussi grippe porcine.
Lorsque Roselyne Bachelot-Narquin, la ministre de la Santé, a tenu sa conférence de presse le 15 juillet, la France comptait 481 cas confirmés de grippe A(H1N1) et 147 cas probables. Ces chiffres évoluent bien sûr quotidiennement et sont suivis en temps réel par l'Institut de veille sanitaire (InVS).
Sans que l'on dispose en la matière d'une certitude, la communauté médicale et scientifique s'accorde néanmoins pour estimer qu'un risque de forte montée en puissance de l'épidémie, voire de pandémie (épidémie touchant une zone géographique très étendue), est possible à partir de l'automne.
Face à cette menace, le gouvernement a choisi de prendre les devants en décidant d'acheter 94 millions de doses d'un vaccin en cours de préparation. Ces vaccins seront produits par trois laboratoires pharmaceutiques : le français Sanofi, GlaxoSmithKline et Novartis. Les premières doses seront disponibles à l'automne, mais les livraisons devraient se poursuivre jusqu'au mois de janvier. Une option a par ailleurs été prise par le gouvernement sur la production de 44 millions de doses supplémentaires.
La ministre de la Santé a indiqué que la vaccination ne serait pas obligatoire, mais qu'elle serait proposée à tous ceux qui le souhaitent. Sachant qu'il faut deux doses de vaccin par personne, administrées à trois semaines d'intervalle, l'acquisition de 94 millions de doses permet de vacciner environ 70% de la population (61,8 millions d'habitants en métropole et 63,6 millions avec l'Outre-mer, qui n'est pas touché pour l'instant par l'épidémie). Tous les experts estiment en effet que la vaccination d'un Français sur deux suffirait à enrayer le développement de l'épidémie, protégeant ainsi l'ensemble de la population. L'option mise sur les 44 millions de doses supplémentaires doit de toute façon permettre, si nécessaire, de couvrir la totalité de la population.
L'acquisition de ces vaccins représente un coût élevé, de l'ordre d'un milliard d'euros. Mais cette dépense est à rapprocher du coût beaucoup plus important qu'aurait une pandémie grippale, non seulement en termes sanitaires (coût des soins et des prises en charge), mais aussi en termes économiques. Une pandémie entraînerait en effet - ainsi que l'a exposé le ministre de l'Intérieur devant les préfets le 15 juillet - des conséquences qui "pourraient être considérables", provoquant "une désorganisation de la vie sociale et économique", à travers une paralysie des entreprises et des services publics.
Après la décision d'acquérir les vaccins, le gouvernement travaille actuellement aux modalités d'administration de ces derniers. Il s'agirait en effet d'une opération d'une ampleur encore jamais vue dans un laps de temps aussi réduit, qui devrait nécessairement mobiliser les médecins de ville et les établissements de soins.
En attendant, un communiqué du ministère de la Santé rappelle aux nombreux Français qui partent en vacances, dans l'Hexagone ou à l'étranger, les gestes élémentaires de prévention à respecter pour limiter les risques de contamination (voir lien ci-dessous).
Pour plus de renseignements :
http://www.grippeaviaire.gouv.fr/IMG/pdf/CP_depart_en_vacances.pdf
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