La maltraitance des personnes âgées - mais aussi celle de toutes les personnes fragilisées, comme les personnes handicapées - peut présenter de multiples visages : violences physiques bien sûr, mais aussi indélicatesses financières, non respect de la dignité de la personne humaine, abus de confiance, agressions verbales... Les cas de maltraitance se situent majoritairement à domicile, mais le phénomène existe également en établissement. On parle alors de maltraitance institutionnelle.
Pour lutter contre la maltraitance, les pouvoirs publics ont mis en place, depuis plusieurs années, différents dispositifs. Le dernier en date est le numéro d'appel national - le 39 77 - lancé en février 2008. Depuis sa création, celui-ci a déjà reçu 63.858 appels, soit six fois plus que prévu à l'origine. Aujourd'hui, la plateforme reçoit plus de 130 appels par jour - dont un quart concernant des établissements - et 7.745 dossiers ont été ouverts entre février 2008 et avril 2009, dont 80% concernent des personnes âgées et 20% des personnes handicapées (la maltraitance envers les enfants faisant l'objet d'un numéro d'appel spécifique, le 119).
Plus de 80% des dossiers ouverts relèvent effectivement de situations de maltraitance, ainsi réparties : 25,3% de maltraitance psychologique, 13,6% de maltraitance financière, 13,2% de maltraitance physique, 16,3% de négligences, 6,7% de privation de citoyenneté et 5% de maltraitance médicale. Les 20% restant concernent des conflits familiaux (hors maltraitance), des difficultés dans des démarches administratives ou des demandes d'information. Autre point à noter : même si la grande majorité des appelants sont des particuliers (victimes ou témoins), 16,5% des appelants sont des professionnels de l'action sanitaire et sociale.
S'il permet de prendre en charge des situations de maltraitance, le 39 77 ne peut pas être considéré à lui seul comme un outil de prévention. Aussi le gouvernement a-t-il lancé, en novembre 2008, un "plan en faveur de la bientraitance des personnes âgées". Celui-ci comprend un ensemble de mesures, dont notamment une campagne d'information pour faire connaître le 39 77, l'organisation d'Assises de la bientraitance dans tous les départements ou le renforcement des contrôles surprises dans les établissements médicosociaux. Le plan comporte également un important volet de formation des cadres de direction des établissements, pour les sensibiliser à la question. A terme, 250.000 professionnels devraient être formés à des "techniques d'accompagnement personnalisé".
Pour sa part, la Fédération hospitalière de France, qui représente également de nombreux établissements médicosociaux publics a présenté, en avril 2009, une série de repères et d'indicateurs de qualité pour le secteur des personnes âgées, afin d'aider les professionnels et les responsables d'établissements.

Pour plus de renseignements :
http://www.travail-solidarite.gouv.fr/IMG/pdf/CommuniquePresse_Maltraitance.pdf