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Actualités 13/02/2014

Un nouveau berceau pour du "cododo" sécurisé dans les maternités

[Direct Hôpital] – Une société du Nord a développé un berceau permettant de rapprocher les nouveau-nés de leur mère. A la clef, plus de sécurité et d'autonomie pour les mamans, en particulier après un accouchement par césarienne. 80 maternités françaises se sont déjà laissé tenter.

Le berceau existe depuis des siècles, mais peut encore évoluer. Claude Parisot l'a prouvé en 2008 en créant la société Q2i, en vue de commercialiser son berceau Kododo. "Des pédiatres m'ont demandé de réfléchir à un berceau qui permettrait de rendre plus intense et plus rapide la proximité entre la mère et l'enfant", explique l'entrepreneur, qui travaille depuis quinze ans dans l'équipement hospitalier.

Cette problématique de la proximité concerne notamment les femmes qui ont accouché par césarienne : difficile après une telle opération de soulever le bébé du berceau mitoyen. "C'est difficile aussi pour les mamans allaitantes, qui doivent appeler une infirmière à chaque montée de lait", ajoute Claude Parisot.

Les avantages du cododo sans ses dangers

Il a eu une idée très simple : rendre amovible l'une des parois du berceau et le coller au lit. "Maman et bébé dorment ensemble, mais sur des surfaces de sommeil différentes", résume l'inventeur. Le berceau est fixé au lit par un système de sangles, ce qui l'empêche de s'en écarter. Il est aussi monté sur un vérin, qui s'adapte à la hauteur variable des lits.

Ce dispositif permet de tirer parti des avantages du cododo (cosleepingou bedsharing, en anglais), sans ses dangers. Car coucher le bébé directement dans le lit de la maman augmente le risque d'étouffement et de chute. Une maternité proche de Turin, en Italie, a d'ailleurs acheté des berceaux Kododo après avoir connu des chutes de nourrissons. 

Les premiers berceaux de ce type ont été installés à la maternité Paul-Gellé, à Roubaix, en 2008. Depuis, l'entreprise en a vendu plus de 400, dans 80 maternités françaises, ainsi qu'à Turin et Madrid. Les maternités en achètent d'abord un petit nombre, de un à quatre, pour les femmes ayant accouché par césarienne. "Puis ça se propage, les mamans en entendent parler et le veulent ; même celles qui ont accouché par voie basse ont la possibilité d'avoir ce confort, cette proximité avec leur enfant".

Un succès croissant

Malgré le coût du Kododo – 800 euros hors taxes, contre 250 à 550 pour un berceau classique – certains hôpitaux en redemandent. Le centre hospitalier de Saint-Brieuc, qui en avait acheté six, en a commandé quatre de plus la semaine dernière. Un hôpital de Madrid, après en avoir commandé une vingtaine, a relancé un achat de même ampleur. Ces achats sont financés par des associations de services, des clubs philanthropiques ou par les hôpitaux eux-mêmes.

"C'est la preuve que le concept fonctionne et est apprécié des parents et des soignants", se félicite Claude Parisot. En améliorant l'autonomie des mères, le berceau évite au personnel de nombreux passages dans les chambres. "C'est important, alors que la notion d'allaitement revient très fortement en France. Quand le bébé s'assoupit après son repas, la mère peut le reposer elle-même dans son berceau."

Conçu et fabriqué à 95% dans le Nord, le berceau s'est aussi trouvé une autre vocation en Alsace : un couple en fauteuil roulant a demandé en 2010 à Claude Parisot de l'adapter à leur handicap, pour pouvoir se tenir sur les genoux. Cette adaptation a depuis séduit le Service de guidance périnatale et parentale des personnes en situation de handicap (SAPPH), à Paris. /mb

Consultez notre dossier Naissance

 

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