Technétium : un risque de pénurie et des scintigraphies bientôt impossibles ?
Le technétium, qu’est-ce que c’est ? Dérivé du molybdène, il s’agit du principal élément radioactif utilisé en médecine nucléaire pour réaliser des scintigraphies, dans tous les domaines de la médecine : oncologie, cardiologie, neurologie, endocrinologie, rhumatologie, pneumologie, néphrologie, urologie, gynécologie.
Un élément radioactif indispensable
À la différence de la radiographie, la scintigraphie est une technique d’imagerie qui donne des informations sur le fonctionnement de l’organisme et pas seulement sur la morphologie des organes. Le technétium apporte donc des renseignements fonctionnels et métaboliques qu’aucune autre technique d’imagerie ne peut fournir.
Une période de pénurie certaine de 2016 à 2018
D’après le communiqué de l’Académie nationale de médecine publié le 18 février 2014, les risques de pénurie – déjà rencontrée en 2007/2008 – sont grands. La production de molybdène n’est assurée que par 9 réacteurs dans le monde, dont les 5 plus importants sont vieux (plus de 43 ans d’âge) et connaissent des arrêts.
En France, le réacteur Osiris assure 10 à 12 %de la demande mondiale, mais son autorisation de fonctionnement court jusqu’à fin 2015, alors que celui nommé Jules Horovitz du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), prévu pour le remplacer, ne sera opérationnel qu’en 2018-2020.
À l’étranger, le réacteur canadien doit cesser son activité en octobre 2016, celui de Belgique doit être en maintenance pendant 18 mois de 2015 à 2016. Conclusion : une période de pénurie est certaine de 2016 à 2018.
Des substitutions impossibles ou trop coûteuses
D'autres examens pourraient être substituables par des examens en TEP (tomographie par émission de positons) "mais avec un surcoût significatif, et surtout l'impossibilité de faire face à la demande", explique l'Académie. Il en va ainsi de la scintigraphie osseuse et des scintigraphies cardiaques utilisant des traceurs marqués au 99mTC. Toutefois, la substitution est possible pour deux examens : les scintigraphies thyroïdiennes annuelles et les scintigraphies cérébrales, pour le diagnostic des troubles cognitifs.
En conclusion, pour l'Académie de médecine, la substitution est globalement impossible. Ce qui aurait des conséquences graves pour des dizaines de milliers de patients. À charge pour le ministère d'assurer la disponibilité du technétium entre 2015 et 2020.
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