Alors que les Français connaissent les métiers hospitaliers qui sont "les plus visibles" (médecin, infirmière, aide-soignante), cette campagne vise à faire connaître aux 15-20 ans l'ensemble des professions exercées à l'hôpital et à répondre ainsi aux besoins de recrutement des établissements publics et privés, a expliqué la ministre lors d'une conférence de presse mardi.
Elle a rappelé que l'hôpital au sens large du terme regroupe 150 métiers différents, pour plus d'un million de personnes.
Or les départs à la retraite prévisibles font naître des besoins importants en recrutements, à hauteur de "200.000 emplois dans les cinq ans à venir".
Le nombre de recrutements qui concerneront le personnel non-médical est estimé à environ 140.000 dans la fonction publique hospitalière et à environ 50.000 pour les cliniques et les établissements participant au service public hospitalier (PSPH), a précisé la directrice de l'hospitalisation et de l'organisation des soins (Dhos), Annie Podeur.
Des recrutements seront particulièrement nécessaires dans la filière soignante et médicale (infirmiers tous secteurs confondus, aides-soignants, médecins, pharmaciens, dentistes et sages-femmes), la filière médico-technique (manipulateurs en électroradiologie médicale) et la filière administrative (secrétaires médicaux).
Des besoins apparaîtront également avec la création de "nouveaux métiers", comme ceux de permanencier, logisticien, contrôleur de gestion ou encore dosimétriste, a ajouté Roselyne Bachelot.
La campagne lancée mardi ne couvre pas le secteur médico-social où des besoins sont pourtant très importants, note-t-on.
"Quand on recrute pour le secteur hospitalier", cela touche toute une filière, a répondu à ce sujet la ministre.
Elle a également estimé que la future création des agences régionales de santé (ARS), dont le périmètre s'étendra au secteur médico-social, donnera "plus de fluidité aux métiers de l'hôpital".
La secrétaire d'Etat à la solidarité, Valérie Létard, a lancé le 12 février un plan des métiers de la dépendance visant, à titre expérimental dans trois régions, à valoriser ces professions et à analyser les besoins, rappelle-t-on (cf dépêches APM MHLBC001 et APM MHLBC002).
UNE CAMPAGNE DE 1,6 MILLION D'EUROS
La campagne de communication lancée par le ministère de la santé pour un coût de 1,6 million d'euros se décline à travers deux spots télévisés qui seront diffusés du 21 février au 6 mars, un site internet et un portail des métiers.
Les spots télévisés ont une "tonalité drôle, ludique et un peu décalée", a commenté Roselyne Bachelot.
Le premier spot, intitulé "la fracture", montre un homme qui se fracture la jambe en descendant un escalier, après être sorti de son bain en toute urgence pour décrocher le téléphone, et se remettant lui-même sa jambe dans un craquement éprouvant, sous l'oeil morne de sa compagne.
Le second montre un homme faisant un infarctus et se faisant lui-même un massage cardiaque dans un restaurant, sous l'oeil sévère de sa compagne.
"Si c'était aussi simple, l'hôpital ne recruterait pas", est-il écrit à la fin des deux spots. "L'hôpital, c'est 200.000 postes à pourvoir dans les cinq ans à venir", est-il ajouté.
Chaque spot renvoie sur le site internet ouvert par le ministère de la santé qui présente deux films d'une durée de cinq minutes montrant la version réelle d'une fracture ou d'un infarctus et permet aussi d'accéder à des fiches synthétiques sur les métiers.
Ce site est accessible à l'adresse indiquée www.lhopitalabesoindevous.fr.
Des fiches plus détaillées sur l'activité, les qualités requises, la rémunération et la formation de chaque métier sont accessibles sur un autre site www.metiers.santesolidarites.gouv.fr.
L'hôpital représente "un concentré de tout ce qui se passe dans la vie", a souligné Michèle Bressand, directrice de soins à l'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), lors de la conférence de presse. Exercer un métier hospitalier permet de bénéficier de "la sécurité de l'embauche" et de pouvoir travailler "partout", a-t-elle insisté.
Ce cadre permet tout à la fois de "travailler en équipe", de favoriser la participation de chacun à la discussion et de concilier vie professionnelle et personnelle, a considéré pour sa part, Joël Bouffies, directeur du centre hospitalier Sud-Francilien (Evry-Corbeil, Essonne).

PARIS, 19 février 2008 (APM)

san/eh/APM polsan

redaction@apmnews.com