Quand la jeune journaliste Céline Lis a été atteinte d’un cancer du sein, elle s’est fait la promesse, en cas de guérison, de créer un magazine qui aborderait les questions quotidiennes que les femmes se posent lorsqu’elles sont atteintes d’un cancer. Comment vivre le regard des collègues au retour au bureau ? Combien coûte une perruque ? Elle a parlé de son idée à son amie Céline Dupré, directrice associée d’une agence de communication spécialisée dans la santé, qui a tout de suite été motivée. Le projet était lancé. Il a bénéficié de nombreux soutiens comme ceux de la Ligue nationale contre le cancer, l’Institut national contre le cancer (INCa), l’Association pour la recherche sur le cancer (ARC), de tous les centres de lutte contre le cancer mais aussi ceux de grandes marques de luxe dans les secteurs de la gastronomie, du tourisme, de la beauté, de l’art de vivre, etc.

Résultat : le magazine est tiré à 200 000 exemplaires. Il est disponible gratuitement dans les établissements de soins publics et privés, les centres de lutte contre le cancer,  les comités départementaux de la Ligue contre le cancer.

Si le premier numéro fait un focus sur le cancer du sein, les prochains aborderont tous les types de cancer puisque les effets secondaires physiques et psychologiques sont très ressemblants.

Au sommaire de ce premier numéro, un volet médical concernant notamment les dernières recherches sur la maladie et un volet plus sociétal qui aborde toutes les thématiques d’un féminin traditionnel : beauté, gastronomie, voyage, etc. Ainsi, on peut lire un reportage sur les quartiers de Nord dans lesquels des femmes parlent de la maladie dans les salons de beauté ou les réunions d’associations de quartier, on peut trouver des témoignages de femmes célèbres touchées par le cancer comme Maud Fontenoy ou Véronique Jannot, des astuces beauté pour que les femmes malades restent féminines, des conseils voyage avec des destinations pour se ressourcer ou encore des recettes gastronomiques d’Alain Ducasse.

Un magazine pas si rose ?

Engagé, Rose magazine l’est indéniablement puisqu’il propose un « Manifeste des 343 cancéreuses », pendant au « Manifeste des 343 salopes » de 1971 sur l’avortement.  A travers ce texte signé, entre autres, par l’écrivain Annie Ernaux, le grand public est interpellé sur la vie des anciennes malades. « Nous sommes des survivantes et nous avons gagné le droit de ne pas devenir des sous-citoyennes » déclarent des signataires qui se battent notamment pour le droit « d’emprunter de l’argent à une banque autrement qu’à des taux prohibitifs », « de garder dans [leurs] entreprises les mêmes chances de promotion, d’évolution qu’avant la maladie », etc. Elles concluent avec ces mots forts : « Si le cancer est une maladie dont on guérit physiquement de mieux en mieux, c’est une maladie dont, en France, socialement on guérit mal ».

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site du magazine : www.rosemagazine.fr