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Actualités 02/06/2008

Ouverture d'une école de l'allergie alimentaire à l'hôpital Trousseau à Paris, la première en Ile-de-France



[APM] Le centre de l'asthme et des allergies de l'hôpital Armand-Trousseau à Paris (AP-HP) a ouvert la première école francilienne de l'allergie alimentaire pour les enfants et leurs parents afin notamment de réduire le risque d'accidents sévères, a-t-on appris auprès de sa responsable.

Cette école viendra compléter l'école de l'asthme et des allergies respiratoires proposée déjà aux enfants et adultes pris en charge à l'hôpital Trousseau. Cette initiative reste encore rare -il en existe notamment à Nantes et à Toulouse- car "la prise de conscience concernant l'allergie alimentaire est assez récente", indique à l'APM le Pr Jocelyne Just.

La prévalence des allergies alimentaires a doublé ces 20 dernières années et elles sont quatre fois plus fréquentes chez l'enfant que chez l'adulte. En outre, en France, l'allergie au lait de vache prédominait auparavant alors qu'aujourd'hui émergent des allergies à l'oeuf ou à l'arachide en particulier.

"Ces allergies alimentaires peuvent menacer le pronostic vital. Elles augmentent le stress et l'angoisse de l'enfant et des parents qui se posent de nombreuses questions sur, par exemple, les aliments interdits ou autorisés. Ils doivent aussi apprendre à manipuler les kits d'auto-injection d'adrénaline en cas de choc anaphylactique", explique le Pr Just.

Elle relève en outre qu'"il existe de nombreux projets d'accueil individualisés (PAI) établis dans les écoles (cf dépêche APM CBGIM001); mais le problème, c'est que le plus souvent, personne ne sait s'en servir, en particulier utiliser un stylo injecteur d'adrénaline".

C'est donc pour répondre à ce "besoin évident" qu'elle a ouvert cette école de l'allergie alimentaire qui s'appuie sur une équipe pluridisciplinaire (médecin, diététicienne, psychologue, infirmières, enseignante).

"L'éducation thérapeutique des enfants doit les rendre autonomes par exemple à la cantine, à un goûter d'anniversaire ou à un repas de famille." Le but est donc d'aider les enfants et les parents à mieux connaître les signes de l'allergie alimentaire, de comprendre les régimes d'éviction, de savoir lire les étiquettes des produits industrialisés pour notamment rechercher des éventuels allergènes masqués, de connaître et comprendre les différents traitements.

Pour cela, seront utilisés divers outils éducatifs, comme des jeux de cartes ou des magnets figurant les aliments allergisants. Des groupes de parole avec les enfants et les parents seront aussi proposés.

La première séance de cette école s'est déroulée mercredi avec un groupe de six enfants et leurs parents. "On verra ensuite à quel rythme l'école fonctionnera, probablement une fois par semaine", indique la pédiatre.

Sur le modèle des écoles de l'asthme, les enfants pourront ensuite participer à une séance annuelle pour consolider les acquis et certains auront peut-être la chance de voir leur allergie alimentaire disparaître avec l'âge.

L'école de l'allergie alimentaire a aussi un intérêt médico-économique car comme pour l'asthme, l'éducation thérapeutique permet de réduire le recours aux urgences et les hospitalisations, souligne le Pr Just.

Cependant, cette nouvelle modalité de prise en charge ne bénéficie d'aucune aide financière et ne peut compter que sur la participation bénévole des soignants. "Nous déposerons un dossier l'année prochaine pour essayer d'obtenir une dotation Migac [missions d'intérêt général et d'aide à la contractualisation], comme nous en avons eu pour l'école de l'asthme", indique la pédiatre.

Afin de maintenir les moyens de cette école, elle compte sur un forfait pour l'éducation thérapeutique auquel le ministère de la santé réfléchit. Précisant qu'elle participe à un groupe de travail sur ce sujet, elle estime que "les pouvoirs publics ont compris l'intérêt de l'éducation thérapeutique pour réduire les coûts de santé et améliorer la qualité de vie des patients".

Le Pr Just espère que cette initiative servira d'exemple car la demande est forte. Lors de la journée portes ouvertes organisée il y a 10 jours dans le cadre du jubilé des CHU, des parents sont venus demander s'ils pouvaient inscrire leur enfant à l'école de l'allergie alimentaire même s'ils n'étaient pas pris en charge à l'hôpital Trousseau.

Paris, 28 mai 2008

logo APM (Agence de Presse Médicale)

ld/cd/APM polsan
redaction@apmnews.com

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