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Actualités 20/03/2015

Odontologie : de l’extraction à l’implantation

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Préserver la dent est la priorité du chirurgien-dentiste, quel que soit le problème à traiter. Lorsque l’extraction est inévitable, l’objectif est de limiter la douleur post-opératoire très variable en fonction des actes et des personnes, et proposer une solution de remplacement. Les équipes du service d’Odontologie du CHRU de Nancy mettent tout en œuvre pour garantir aux patients cette prise en charge de qualité et leur proposer un large choix de solutions en termes de réhabilitation (prothèses, implants...).

L’activité chirurgicale du service Odontologie du CHRU de Nancy se fait soit sous anesthésie locale au fauteuil, soit sous anesthésie générale au bloc opératoire et le plus souvent en ambulatoire. Elle concerne les extractions dentaires (dents de sagesse par exemple), la chirurgie pré-implantaire et implantaire, l’exérèse de kystes de gros volumes, des actes de petite chirurgie (biopsies, exérèse de lésions muqueuses...) et la prise en charge de pathologies sinusiennes d’origine dentaire en lien avec le service ORL.

Eliminer les foyers infectieux

« Les patients peuvent nous être adressés par leur chirurgien-dentiste de ville : extractions dentaires multiples - plus d’une dizaine de dents, patients phobiques, pathologies lourdes ou autres situations médicales qui exigent une prise en charge très spécifique, liste le Dr Julie Guillet, chirurgien-dentiste qualifiée en chirurgie orale, qui coordonne la chirurgie buccale au CHRU de Nancy. Nous avons également une activité importante liée aux autres services de l’hôpital. »

En effet, avant la réalisation d’interventions chirurgicales spécifiques ou la mise en place de certains traitements, il est primordial d’éliminer chez le patient tout foyer infectieux. « Une étape particulièrement importante pour les personnes atteintes de maladies parodontales, dont les dents qui se déchaussent sont de véritables nids à bactéries. »

Le traitement classique de ces pathologies implique un délai de plusieurs mois (cicatrisation et élimination des bactéries) souvent incompatible avec la prise en charge, par exemple, d’une maladie cardio-vasculaire. L’extraction dentaire est alors l’alternative privilégiée. Au CHRU, les spécialités les plus concernées par ces cas de figure sont :

- l’hématologie et la cancérologie ORL (avant une radiothérapie ou une chimiothérapie)

- la néphrologie et l’hépato-gastro-entérologie (prescription d’immunosuppresseurs en vue d’une greffe de rein ou de foie)

- la cardiologie et la chirurgie cardio-vasculaire

- la rhumatologie : des traitements comme les bisphosphonates prescrits dans le traitement de l’ostéoporose ou des métastases osseuses de certains cancers, entraînent des remaniements osseux pouvant empêcher la cicatrisation des os, voire développer des nécroses.

Limiter la douleur post-opératoire

Quel que soit l’acte, tout est fait pour limiter la douleur post-opératoire : « L’anticiper pour mieux la gérer » insiste le Dr Julie Guillet. Dès la première consultation, le patient reçoit toutes les explications utiles et repart avec une prescription pour qu’il puisse revenir le jour de l’extraction avec son antalgique.

« À la fin d’une intervention au bloc, avant que le patient ne se réveille, je fais systématiquement une anesthésie locale qui dure plusieurs heures. Cela laisse le temps de faire la transition avec l’antalgique par voie orale ». Le patient reçoit alors une fiche qui récapitule toutes les précautions à prendre au retour à domicile pour favoriser une cicatrisation rapide et éviter les complications. « Si la douleur se déclare plusieurs jours après l’intervention, cela peut être synonyme d’une complication post-opératoire. »

Favoriser la réhabilitation dentaire

« Suite à l’extraction ou face à une dent trop abîmée, la chirurgie pré-implantaire est le préalable à toute reconstruction », explique le Pr Pascal Ambrosini, chirurgien-dentiste responsable de l’implantologie au CHRU de Nancy. Il s’agit de « préparer le terrain » en vue de la pose d’implants et de prothèses : élimination des foyers infectieux, soins des caries, complément osseux, apports gingivaux, comblement des sinus.

La chirurgie implantaire permet ensuite d’installer dans le tissu osseux des racines artificielles sur lesquelles seront posées des prothèses fixes. « La technique peut s’appliquer aussi bien à une seule dent qu’à la denture complète et repose sur le phénomène biologique dit de l’ostéointégration : la cicatrisation osseuse naturelle intègre complètement l’implant artificiel grâce à sa texture de surface particulière. » Le chirurgien-dentiste met alors en place le pilier en titane destiné à relier l’implant à la prothèse en céramique.

Au-delà de la fonctionnalité et de la pérennité du dispositif, « l’esthétique est également un critère important de la réhabilitation prothétique, rappelle le Pr Ambrosini : les procédés actuels permettent le mimétisme de couleur et de forme des prothèses et la chirurgie pré-implantaire assure leur parfaite intégration par rapport aux dents naturelles. »

« Lorsque les racines des dents sont encore présentes, nous pouvons avoir recours à des prothèses fixes - couronne ou bridge en fonction du nombre de dents abîmées et de leur position dans la bouche », détaille le Dr Alain Westphal, référent du secteur d’Odontologie des Hôpitaux de Brabois. En ce qui concerne la prothèse amovible, deux techniques sont possibles : la prothèse simple en résine positionnée sur la gencive ou un alliage nickel chrome qui s’appuie sur les dents légèrement taillées afin de transférer aux dents résiduelles, sans léser les gencives, les forces de mastication en particulier.

Empreintes primaires et secondaires, essayage, ajustements : « L’installation de la prothèse peut nécessiter beaucoup d’allers retours avec le prothésiste, en plus des retouches faites directement au service Odontologie. Toutes les prothèses utilisées au CHRU de Nancy sont fabriquées en France, dans un laboratoire de prothèse de l’agglomération nancéienne. » Durant toute cette période de préparation, le patient peut disposer de dents provisoires en résine.

Les solutions en matière de prothèse dentaire sont multiples et les combinaisons possibles nombreuses ; « Nous devons maîtriser l’ensemble des paramètres spécifiques de l’état bucco-dentaire du patient pour parvenir au dispositif final le plus adapté, tout en tenant compte des moyens financiers de ce dernier en lien avec les niveaux de remboursement de sa Sécurité sociale et de sa mutuelle. »

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