Mieux accepté, le handicap reste encore mal connu des Français
[hopital.fr] Une enquête Ipsos, réalisée pour l'Unapei, révèle que la perception du handicap mental en France a évolué. Une avancée encourageante qui, néanmoins, n'efface pas l'ensemble des préjugés.
Première fédération d'associations françaises de défense des intérêts des personnes handicapées et de leurs familles, l'Unapei œuvre pour l'évolution des mentalités et une meilleure connaissance du handicap. À ce titre, elle a lancé, le 4 mai dernier, une campagne de sensibilisation baptisée "Ensemble c'est tout !" afin de faire la lumière sur les "700 000 invisibles de notre société". Dans le cadre de cet événement, la fédération divulgue les résultats d'une enquête Ipsos sur la perception du handicap mental en France.
De l'autisme au X fragile, en passant par la trisomie 21, pour l'Unapei, le handicap mental est "d'abord la conséquence sociale d'une déficience intellectuelle". Le directeur général de la fédération, Thierry Nouvel, se félicite d'ailleurs du nouveau regard posé par la société sur les handicapés. En effet, selon les résultats de l'enquête, 80% des Français pensent connaître le handicap mental et 85%, affirment n'éprouver aucune gêne face à celui-ci.
Cette connaissance et l'appréhension face à la maladie semblent néanmoins corrélées à l'expérience. En effet, les répondants qui disent connaître ce type de handicap sont nombreuses à déclarer avoir déjà rencontré des personnes handicapées mentales. De la même manière, seuls "12% des Français qui ont déjà fait l'expérience d'une telle interaction anticipent une situation inconfortable". Les personnes qui ont le moins de contact avec les personnes handicapées sont celles qui conservent le plus d'a priori. Ainsi, 22% des personnes âgées (70 ans et plus) et 31% des jeunes (15-19 ans) déclarent éprouver une gêne dans au moins une des situations suivantes : s'ils étaient amenés à travailler avec une personne handicapée mentale, si une telle personne les abordait, si leur enfant se trouvait dans la même classe qu'une personne handicapée ou si leur voisin était handicapé mental. Les personnes en âge de travailler sont, en revanche, celles qui seraient le moins gênées de devoir travailler avec une personne en situation de handicap mental.
Sachant que 84% des Français estiment que ces personnes font aujourd'hui l'objet de discriminations et que 51% considèrent que l'intégration des personnes handicapées mentales dans la société passe par la connaissance de la maladie, les résultats mettent en évidence la nécessité d'une meilleure communication autour du handicap. Les préjugés sont en effet loin d'avoir disparu et les malades se heurtent toujours à la réalité du quotidien et des a priori. Ainsi, 30% des personnes sondées pensent qu'autonomie et handicap sont des notions dissonantes. Pour 23%, un enfant handicapé mental ne peut pas avoir accès à une scolarisation classique et 18% considèrent qu'une personne handicapée mentale ne peut pas avoir une vie de couple. Le principal enseignement de l'enquête, et sans doute le plus encourageant, reste cependant le suivant : plus d'un Français sur deux considère qu'il est primordial que la société travaille à l'intégration des personnes handicapées mentales.
Pour plus de renseignements, consultez le site internet de l'Unapei.
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