Tout a commencé le 27 juillet lorsqu’une kinésithérapeute signant sous le pseudo Leya_MK a publié sur son blog un billet intitulé « Dignité, mes fesses ». La blogueuse raconte comment, dans l’hôpital de province dans lequel elle travaille, une patiente âgée s’est retrouvée nue devant elle, la chemise d’hôpital ayant craqué pendant un exercice de rééducation. Le 31 juillet, le médecin de famille Farfadoc s’empare du sujet sur son blog puis lance une pétition en ligne intitulée « Pour des chemises d'hôpital respectant la pudeur et la dignité des patients ». Le succès de la pétition est tel – plus de 10 000 signatures à ce jour - que la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a réagi le 9 août en déclarant : « Il y va de la dignité de la personne ».

Pourquoi un tel succès et une telle polémique ? Si la généraliste Farfadoc admet l’utilité de la chemise dans certains cas, elle fustige son utilisation à tout va et incrimine le manque de moyens des hôpitaux. Derrière cet argument financier, ne doit-on pas se poser des questions d’ordre éthique ? La pudeur est-elle de mise à l’hôpital ? Quel statut pour le corps malade ?

Pour éteindre la polémique et ne pas aller plus loin dans la réflexion, certains hôpitaux réagissent. Ainsi, le CHRU de Nîmes vient de publier un communiqué dans lequel il indique que l’établissement recevra en septembre « 7 000 nouvelles chemises plus respectueuses de la dignité et de la pudeur du patient ». La nouvelle blouse nîmoise « garantit l’intimité du patient grâce à une fermeture arrière par pression décalée. Le tissu se superpose, même en cas de mouvements la peau reste couverte par la blouse, des manches papillon facilitent les soins avec possibilité de les fermer lors de déplacements du patient. » Ces chemises répondront ainsi au critère de respect de la dignité figurant dans la Charte de la personne hospitalisé éditée par la Direction générale de la Santé.