Les aliments fonctionnels : un mode de vie
[Panorama] À mi-chemin entre la nutrition et la santé, les alicaments ont un objectif double : nourrir et prévenir (voire traiter) certaines pathologies.
Bien plus qu’un phénomène de mode, le marché de « l’alimentation-santé-nutrition » devient un mode de vie qui permet d’identifier un secteur devenu incontournable, celui des aliments fonctionnels, appelés aussi alicaments. Ils peuvent également être appelés « nutraceutiques », c'est-à-dire la combinaison entre « nutritionnels » et « pharmaceutiques ». Un alicament est un aliment qui revendique un effet sur l’état de forme ou de santé des consommateurs (aliment de base + ingrédient fonctionnel = aliment fonctionnel). Sur son emballage, on peut en général lire les phrases suivantes : « allégé en… », « source de… », « riche en … », « à teneur réduite en …», « à teneur garantie en… », « enrichi en… ». C'est ce que l'on appelle les allégations dites nutritionnelles. Il peut s'agir de margarines aux oméga-3, de lait enrichi en vitamine D, de jus de fruits enrichis en vitamine C, de yaourts aux pré- et pro-biotiques (par ex. Lactobacillus acidophilus, bifidobactéries …).
L’institut allemand Fraunhofer estime que le marché mondial des aliments fonctionnels, pourrait être multiplié par cinq d’ici 2010. Aujourd’hui, ce marché s’élève à 5,6 milliards d’euros en Europe, avec une prévision d’évolution de 4,7 % d’ici 2012 selon l’Institut Datamonitor. La croissance de ce marché est liée à des phénomènes multiples tels que le vieillissement de la population ou encore l’évolution des styles de vie, qui incite même les jeunes à consommer ces produits plus régulièrement.
Les spécialistes de ce marché distinguent dix tendances clés (identifiés par le journal New Nutrition Business) :
-la santé digestive ;
- les fruits, et notamment les « super-fruits » comme la canneberge, la baie d’açaï et la myrtille. Ce terme de « super-fruit » est utilisé pour désigner un fruit particulièrement concentré en fibres ou antioxydants ;
-le « naturellement » bon pour la santé ;
-les « cosmétofood » ou aliments beauté, ou encore « dermonutrition », qui sont censés apporter un bénéfice en termes de capital beauté. Ce sont toutes les boissons « anti-âge » qui « luttent contre le vieillissement cellulaire »…
-la gestion du poids, axée davantage sur le maintien que sur la perte de poids (produits minceur…) ;
-les « mood food », ou produits agissant sur le moral ;
-les aliments-santé « super-premium » ;
-le « snacking santé » pour les jeunes, un « prêt-à-manger » qui respecte l’équilibre alimentaire, avec, en particulier des produits sains et biologiques ;
-la nutrition pour les enfants ;
-les antioxydants et probiotiques.
Quatre ingrédients sont à considérer comme les vedettes du secteur alimentation-santé-nutrition : le thé vert, les antioxydants, les probiotiques, les fibres.
Évelyne Delicourt
Source : 12e Conférence de l’association internationale de management stratégique, 2002.
Panorama du Médecin du 30 juin 2008
Les allégés, leader de la catégorie
En 2003, le marché français des aliments santé représentait 5,1 milliards d’euros (source : institut Pasteur de Lille, 2005). Il se décomposait en :
-aliments allégés : 2,8 milliards d’euros ;
-aliments fonctionnels : 1,4 milliard d’euros (environ 1 % du marché des aliments) ;
-compléments alimentaires : 0,5 milliard d’euros ;
-aliments diététiques : 0,4 milliard d’euros.
Les tendances du marché de l’alimentation seront présentées au Sial, le rendez-vous du monde agroalimentaire, du 19 au 23 octobre 2008, au Parc d’exposition de Paris Villepinte.
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