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Actualités 14/08/2013

Le risque de mort subite du sportif dépend, chez les hommes, du sport pratiqué et de l'âge

Sport et santé : le risque de mort subite chez l'homme
[APM] Le risque de mort subite du sportif est, chez les hommes, beaucoup plus fréquent dans le cyclisme ou la course à pied que dans la natation, et après 55 ans, selon les résultats d'une étude française communiqués dans un courrier publié dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Si cette relation était bien établie chez les hommes, il n'y avait en revanche pas de lien entre le risque de mort subite et l'âge ou le type de sport pratiqué dans la population féminine.
Les premières résultats de cette étude avaient été publiés dans Circulation en juillet 2011 et avaient déjà montré que plus 90% des cas de mort subite étaient survenus chez des sportifs "non compétiteurs", dont 95% étaient des hommes.
Eloi Marijon du centre de recherche cardiovasculaire de l'hôpital Pompidou et premier auteur de l'étude, a expliqué lundi à l'APM avoir collaboré avec les Samu de 60 départements.
Ceux-ci "devaient nous signaler chaque cas de mort subite au cours d'une pratique sportive pour lesquels ils sont intervenus", a-t-il indiqué. "Ils devaient également remplir un questionnaire avec des informations sur le patient".
Afin de retrouver les nombreux cas non signalés par le Samu, les auteurs ont mis en place un algorithme de recherche automatique qui détectait les articles de la presse locale relayant les décès de sportifs. Les services de médecine d'urgence étaient alors contactés pour confirmer l'information et fournir des renseignements complémentaires.
La prévalence des morts subites était ensuite calculée à l'aide des données de l'étude sur les pratiques sportives en France publiée en 2002 par l'Institut national des sports et de l'éducation physique (Insep) à la demande du ministère de la jeunesse et des sports.
Il y avait 0,51 mort subite par an par million de femmes pratiquant un sport et 10,1 morts subites par million d'hommes pratiquant un sport.
Chez les hommes, l'incidence des morts subites augmentait avec l'âge: 5,23 cas par an par million de pratiquants de 15 à 34 ans, contre 14,19 cas par an par million de pratiquants entre 55 et 75 ans. Un tel lien n'était pas observé chez les femmes.
Enfin, la pratique du cyclisme et celle de la course à pied étaient associées à une incidence de morts subites respectivement sept fois et cinq fois plus élevée que la natation. Cette relation n'était également observée que chez les hommes.
Les auteurs estiment que cette disparité entre les sexes ne peut pas être due à la différence de fréquence à laquelle ces sports sont pratiqués par les hommes et les femmes, puisque les résultats sont exprimés en décès par million de pratiquants, et non pas en population générale.
Les raisons de ce décalage sont encore à explorer. "Dans 75% des cas, nous ne somme pas certains de connaitre la cause de ces décès car très peu d'autopsies sont réalisées", a précisé Eloi Marijon. "Cependant, une des hypothèses pourrait être la plus grande prévalence des maladies coronaires parmi les hommes", et donc parmi les sportifs, a-t-il suggéré.
"Une autre possibilité", a-t-il poursuivi, "serait que les femmes pratiquent le sport de manière plus raisonnée mais sans doute s'agit-il d'une combinaison de plusieurs explications".
Si des stratégies de dépistage des risques liés à la pratique sportive devaient se mettre en place, ces résultats suggèrent qu'elles devraient prendre en compte le type de sport et le sexe du participant, concluent les auteurs.
Source : JAMA, 14 août 2013, vol 310, n°6, p. 642-643

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 Article publié le 14/08/2013

dc/cb/APM
redaction@apmnews.com

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