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Actualités 06/01/2010

Le nombre d’interventions pratiquées par les hôpitaux a un effet sur la qualité de certains soins


[hopital.fr] L’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes) vient de publier la première étude portant sur le lien entre volume d’activité des établissements de santé et qualité des soins en France. Les chercheurs ont pu observer que la probabilité de décès ou de nouvelle hospitalisation à la suite de certains soins est moins importante dans les établissements qui ont une forte activité que dans ceux qui ont un faible volume d’activité.

L’influence du volume d’activité clinique sur la qualité des soins a déjà été mise en évidence dans de nombreuses recherches, en particulier aux États-Unis. L’équipe de l’Irdes a cherché à savoir si cette corrélation était également valable en France.

Les chercheurs ont pour cela étudié trois interventions chirurgicales complexes (chirurgie de cancer du côlon, pontage aorto-coronarien, résection pancréatique), trois interventions chirurgicales plus courantes (prothèse totale de la hanche, appendicectomie, pose de stent) et deux prises en charges médicales (infarctus aigu du myocarde et accident vasculaire cérébral). Ils se sont appuyés pour chacune d’entre elles sur l’analyse de deux indicateurs : la mortalité et la ré-hospitalisation non programmée, dans les trente jours suivant la première intervention.

Les chercheurs de l’Irdes ont pu constater qu’il existe des différences significatives dans la probabilité de réadmission ou de décès selon les établissements. Un faible nombre d’interventions augmente la probabilité d’une nouvelle hospitalisation pour six des huit actes étudiés, et la probabilité d’un décès pour quatre d’entre eux : le volume d’activité a bien un impact sur la qualité des soins.

Cet impact est surtout sensible pour les interventions lourdes et techniques, ce qui pourrait s’expliquer par le fait qu’elles exigent plus d’apprentissage : la qualité des soins s’améliorerait avec la pratique. En revanche, pour les soins plus courants, le lien entre le volume de cas pris en charge et la qualité des soins délivrés est faible.

Enfin, l’impact du volume d’activité sur la qualité des soins peut se manifester de deux façons. Pour certains actes, l’amélioration constatée est continue, même si elle s’atténue au-delà d’un certain point. Le regroupement d’établissements pour des raisons de qualité de prise en charge peut donc se justifier, mais les auteurs de l’étude soulignent qu’une trop forte concentration de l’activité dans de grands hôpitaux peut avoir des effets négatifs en termes d’accès aux soins, de situation de monopole, et de coûts.

Pour d’autres actes, les chercheurs ont constaté l’existence d’un effet de seuil entre volume d’activité et qualité des soins : si le volume d’activité influe fortement sur la qualité des soins en deçà d’un certain niveau, ce lien disparaît par la suite. La relation entre quantité et qualité des soins n’est donc pas linéaire.

L’intégralité de l’étude est disponible sur le site internet de l’Irdes.

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