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Actualités 08/06/2012

La prise en charge du diabète à l'hôpital pêche par manque d'évaluation et de moyens


[Hospimedia] La prise en charge des diabètes de type 1 et 2 à l'hôpital, si elle est dans sa globalité assez satisfaisante, rencontre néanmoins divers problèmes. Tant en matière de coordination ville-hôpital que de financement de l'éducation thérapeutique. C'est l'analyse d'une récente étude sur ce sujet par l'Inspection générale des affaires sociales.

L'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) vient de rendre public un rapport sur l'évaluation de la prise en charge du diabète, tant en ville qu'à l'hôpital. Le diabète est devenu en 2010 la plus importante des Affections de longue durée (ALD) avec 2,9 millions de personnes atteintes, dont 92% ont un diabète de type 2. Selon l'IGAS, la progression du diabète de type 2 est essentiellement due à l'épidémie d'obésité. Conséquence : le taux de croissance annuel des dépenses d'assurance maladie concernant le diabète augmente de 4,4% entre 2001 et 2007 pour atteindre 13 milliards d'euros. En matière de prise en charge, les compétences hospitalières sont spécifiques. Elles concernent avant tout le second recours pour le diabète de type 2, mais l'hôpital est prépondérant pour ce qui est du diabète de type 1, notamment en ce qui concerne la mise sous pompe.

Trois problèmes pour la prise en charge du diabète de type 2

Pour la prise en charge du diabète de type 2, trois problèmes restent posés à l'hôpital. Aux urgences hospitalières, la mission n'a pas réussi à quantifier exactement l'importance de la prise en charge de patients diabétiques. Néanmoins, elle recommande l'instauration de coordinateurs hospitaliers, chargés de la prise de contact avec les médecins traitants pour des prises de rendez-vous à l'hôpital.
Deuxième préoccupation : les transferts de savoir entre praticiens hospitaliers et médecins de ville. Par exemple, la mise sous insuline de patients par des médecins de ville pourrait permettre d'éviter des hospitalisations. La mission recommande dès lors l'accompagnement par des réseaux professionnels ville-hôpital pour favoriser les transferts de savoir.
Enfin, l'absence de structures d'aval en cas d'hospitalisation pour complications de patients diabétiques explique des durées d'hospitalisation trop longues. La création en Soins de suite et de réadaptation (SSR) de places réservées aux patients diabétiques devra être mise à l'étude.

Centres de référence pour les diabètes de type 1

Pour ce qui est de la prise en charge du diabète de type 1, la mission recommande la création de réseaux inter-hospitaliers incluant un centre de référence. "Les progrès technologiques (pompe à insuline, holter glycémique) qui demandent une spécialisation accrue de la prise en charge poussent à une telle organisation", résume l'IGAS.

Le financement de l'éducation thérapeutique confronté à trois écueils

À noter enfin que les deux tiers des 2659 programmes d'éducation thérapeutique autorisés par les ARS se situent à l'hôpital. En matière de financement de l'éducation thérapeutique à l'hôpital, la mission relève trois écueils. La T2A, fondée sur des analyses de coût qui reflètent des pratiques moyennes, peut léser les établissements qui prennent en charge l'éducation thérapeutique, dont le coût serait mal évalué dans un Groupe homogène de malades (GHM) moyen. En ambulatoire, l'éducation thérapeutique est prise en charge dans les Missions d'intérêt général et d'aide à la contractualisation (MIGAC), lesquelles n''ont pas évolué depuis 2006. Enfin, le transfert des savoirs entre l'hôpital et la ville n'est pas assuré d'un financement par le Fonds d'intervention pour la qualité et la coordination des soins (FIQCS).

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 Article de Jean-Bernard Gervais publié le 07/06/2012

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