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Actualités 14/01/2013

La greffe rénale, un exemple de niche économique à promouvoir

[HOSPIMEDIA] Pionnière en la matière il y a 60 ans, la France est aujourd'hui en retard en matière de greffe rénale. Pourtant, diverses études valorisent la transplantation non seulement comme le meilleur traitement mais aussi comme le plus économique. Une niche à exploiter. Un exemple à promouvoir.

Lors des journées de l'Étude nationale de coût à méthodologie commune (ENCC), organisées à Lille fin novembre, le Pr Christian Noël, professeur des universités praticien hospitalier (PU-PH), chef du pôle médico-chirurgical au CHRU de Lille, a invité les participants à trouver des niches d'économies car, a-t-il indiqué, la tarification à l'activité (T2A) est une vraie force pour les projets médicaux. Et de citer ainsi l'exemple de la greffe rénale comme source potentielle de plusieurs millions d'euros d'économies par rapport à l'hémodialyse.

Des économies potentielles substantielles

L'Agence de la biomédecine (ABM) confirme en effet. "Suppléer à l'insuffisance rénale chronique terminale par la greffe est moins coûteux pour la collectivité que par la dialyse", indique-t-elle dans le plan Greffe 2012-2016. "Sur le plan médico-économique, le coût pour la sécurité sociale est sans commune mesure", précise le Dr Karim Laouabdia, directeur général adjoint de la politique médicale et scientifique à l'ABM.

Même s'ils datent du début des années 2000, les chiffres sont sans appel : un traitement par dialyse coûte environ 80 000 euros par an tandis qu'une greffe, au coût équivalent l'année de l'intervention, revient à seulement 20 000 euros annuels. Problème : de plus en plus de malades sont atteints d'insuffisance rénale terminale en France. Et la pénurie d'organes s'installant, la liste des malades en attente d'une greffe s'allonge (8397 patients inscrits au 1er janvier 2011 sur liste d'attente pour moins de 3000 greffes par an). D'où l'inscription du développement de la greffe rénale, réalisée notamment à partir de donneurs vivants, comme objectif prioritaire de l'ABM. Car la France est très en retard dans ce domaine.

Pourtant pionnière, la France est à la traîne

Actuellement, dans l'Hexagone, seulement 10% des greffes rénales sont réalisées à partir de donneurs vivants (283 greffes avec donneur vivant sur 2892 greffes réalisées en 2010), contre 23% en Allemagne, 38% au Royaume-Uni, 45% en Suède. Un comble puisqu'il y a soixante ans, le 25 décembre 1952 exactement, c'est une équipe française de l'hôpital Necker (Assistance publique - hôpitaux de Paris) qui réalisait la toute première transplantation rénale au monde à partir d'un donneur vivant. En 2009, constatant une stagnation du prélèvement sur donneurs décédés et un retrait du don du vivant, l'agence de la biomédecine a pris ce problème à bras-le-corps. Le relèvement de l'activité s'est ressenti dès l'année 2010.

En 2012, le don de rein de son vivant atteint ainsi 340 (pour un objectif de 600 en 2016). Outre l'information aux professionnels de santé, aux patients et à l'entourage , l'ABM a sensibilisé les Agences Régionales de Santé (qui ont déjà des objectifs quantifiés de greffes à atteindre) et entamé un travail de revalorisation avec la direction générale de l'offre de soin (DGOS), déclare Karim Laouabdia.

Une cartographie des centres transplanteurs est également en cours, ainsi qu'un travail de conventionnement entre l'agence et les services de transplantation volontaires afin de fixer là aussi des objectifs quantifiés. Le tout (cartographie, étude médico-économique, objectifs quantifiés...) sera disponible courant 2013, précise le directeur général adjoint.

Certes, le cas de la greffe rénale est particulier (puisqu'il existe une alternative thérapeutique et que le nombre de personnes touchées est important). Toutefois, une réflexion est en cours au sein de l'agence de la biomédecine pour préciser les coûts des insuffisances terminales des autres organes (poumon, foie, cœur).

D'après un article de Pia Hémery publié le 20/12/12 sur www.hospimedia.fr

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