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Actualités 28/06/2011

La France en retard sur le dépistage des hépatites B et C


[hopital.fr] Environ 500.000 personnes sont atteintes, en France, de la forme chronique d'une de ces maladies, et près de la moitié ne le savent pas. Or, une prise en charge tardive peut conduire à des complications parfois mortelles : cirrhoses et cancers du foie.

Dans le monde, environ deux milliards de personnes ont été au contact avec le virus de l'hépatite B (VHB) et ont développé des anticorps spécifiques pour lutter contre cet agent pathogène. Si certaines ont guéri spontanément de la maladie, environ 350 millions vivent avec sa forme chronique, et 600.000 meurent chaque année de ses complications. De même, entre 130 et 170 millions d'individus seraient atteints d'une hépatite C chronique, et plus de 250.000 mourraient de ses complications.

En France, la situation est moins préoccupante, puisque seulement 0,65 et 0,84% de la population adulte auraient été au contact du VHB ou du VHC. Toutefois, les décès liés à une hépatite B ou C représentent respectivement encore 1.300 et 2.600 personnes par an. En effet, si de nombreux plans de lutte successifs ont été mis en place durant les vingt dernières années - le dernier en date couvrant la période 2009-2012 -, le dépistage reste, dans la plupart des cas, fortuit (à l'occasion d'un bilan de santé, par exemple). En effet, jusqu'à des stades avancés, ces maladies sont souvent asymptomatiques.

Pourtant, les enjeux sont de taille, compte tenu de l'évolution possible vers des formes chroniques et la gravité des complications éventuelles (cirrhoses et cancers du foie). Or, si l'hépatite B chronique n'est pas curable, un dépistage précoce permet en revanche de vacciner l'entourage du porteur du virus, et d'éviter la contamination d'autres personnes. Dans le cas de l'hépatite C chronique, 40 à 80% des patients peuvent être guéris, selon le virus concerné. Le stade de détection de la maladie joue également un rôle important, puisque la cirrhose est un facteur d'échec thérapeutique et augmente les risques de mortalité chez les personnes atteintes.

Un dépistage systématique des personnes à risque est donc nécessaire. En France, il passe par les médecins généralistes, en portant attention aux principales causes d'infection : une transfusion sanguine réalisée avant 1992 et la mise en place de mesures de contrôle à la suite de l'affaire du sang contaminé, l'injection de drogues par intraveineuse pour le VHC, et les rapports sexuels non-protégés pour le VHB. Dans le cas de l'hépatite C, les actes de chirurgie invasive et la présence de tatouages et piercings - pourtant de plus en plus fréquente -, sont rarement pris en compte. Il en va de même pour les patients originaires de pays où le nombre de malades de l'hépatite B est élevé (Asie et Afrique subsaharienne) ou vivant dans des situations de précarité. D'autre part, ces maladies ne sont pas suffisamment perçues comme des problèmes importants de santé publique. Le Baromètre santé médecins généraliste de l'Inpes (Institut national de prévention et d'éducation pour la santé) montre néanmoins que la propension de ces praticiens à proposer un dépistage systématique aux populations à risques augmente en fonction de plusieurs facteurs : leur âge - plus de 50 ans - et une proportion élevée de patients titulaires de la CMU (et donc à revenus peu élevés).

Face à cette situation, le plan national de lutte contre les hépatites virales B et C (2009-2012) a pour ambition d'augmenter la proportion des personnes se sachant porteuses des virus de ces maladies. Pour cela, les connaissances de la population et des médecins doivent être enrichies et actualisées pour permettre de mieux identifier les facteurs de risque.

Pour plus de renseignements :
http://www.invs.sante.fr/behweb/2011/01/pdf/BEHWeb1_2011.pdf

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