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Actualités 31/05/2013

Interdiction de fumer dans les lieux publics : réduction substantielle et durable du tabagisme passif en France

(APM) - L'interdiction de fumer dans les lieux publics en France a conduit à des réductions substantielles et durables du tabagisme passif dans les différents lieux publics et à des niveaux de soutien élevés par la population, selon une étude publiée mardi dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l'Institut de veille sanitaire (InVS).

Ce BEH, publié en amont de la journée mondiale sans tabac qui a lieu vendredi, contient aussi les résultats d'une étude selon lesquels la prise en charge à 100% du sevrage tabagique apparaît comme la mesure la plus coût-efficace comparée aux autres mesures de prévention des maladies cardiovasculaires remboursées par l'assurance maladie.
En France, l'interdiction dans les lieux publics a été mise en oeuvre en février 2007 pour les lieux de travail, les centres commerciaux, les aéroports, les gares, les hôpitaux et les écoles, et en janvier 2008 dans les bars, restaurants, hôtels, casinos, discothèques, rappellent les auteurs de l'étude.
Il s'agit d'une enquête de cohorte d'environ 1.500 fumeurs et 500 non-fumeurs, mise en place avant la mise en oeuvre de la loi (vague 1 de décembre 2006 à février 2007; vague 2 entre septembre et novembre 2008; vague 3 entre septembre et décembre 2012). Les fumeurs sont ceux qui ont fumé plus de 100 cigarettes dans leur vie et fument au moins une fois par mois.
Au total, 2.260 individus ont répondu à la première vague, 2.219 à la seconde et 2.204 à la troisième.
Les résultats de la vague 2 montrent que la législation antitabac a conduit dès la fin 2008 à une élimination quasi totale du tabagisme à l'intérieur des endroits clés tels que les bars (de 95,9% à 3,7%) et les restaurants (de 64,7% à 2,3%), persistant quatre ans plus tard (6,6% dans les bars et 1,4% dans les restaurants à la vague 3).
Le tabagisme sur le lieu de travail a diminué de façon statistiquement significative après la loi (de 42,6% à 19,3%) et a continué de baisser (12,8%) à la vague 3.

SOUTIEN A L'INTERDICTION DE FUMER

Le soutien à la législation antitabac dans les restaurants a augmenté de façon significative suite à la mise en oeuvre de la loi, passant de 80,5% à la vague 1 à 90,2% à la vague 2 pour les non-fumeurs. Pour les fumeurs, le taux est passé de 54,3% à 78,4% et il a continué à augmenter ensuite au sein des fumeurs (87,3% à la vague 3).
La tendance a été identique pour les bars (pour les non-fumeurs: de 63,8% à 83,7% et pour les fumeurs: de 29,6% à 62,2% pour atteindre 78,1% à la vague 3).
Sur les lieux de travail, le soutien à l'interdiction a "dans l'ensemble" significativement augmenté de 50% avant l'interdiction à 59,9% après que la loi a été mise en oeuvre. Il atteint 75,6% pour la troisième vague dans l'ensemble.
Dans les autres lieux, le soutien était extrêmement élevé pour l'interdiction dans les bus (près de 100%) aux vagues 1 et 2. Il a légèrement augmenté entre les vagues 1 et 2 pour les hôpitaux (de 89% à 94,3%) et sensiblement progressé pour les gares entre la vague 2 et 3 (48,7% à 63,4%).

IMPACT SUR LE TABAGISME A DOMICILE ?

La proportion de non-fumeurs déclarant interdire le tabagisme à domicile est passée de 41,1% avant la loi à 49,3% après que la loi a été mise en oeuvre. Elle a atteint 61% au deuxième suivi. Parmi les fumeurs, les interdictions de fumer au domicile sont restées stables entre la vague 1 (23%) et la vague 2 (26,7%) mais ont augmenté jusqu'à 39,5% à la vague 3.
Les résultats confirment donc que l'interdiction de fumer dans les lieux publics ne mène pas au déplacement du tabagisme au domicile, soulignent les auteurs de l'étude.
Les auteurs ont également examiné le soutien à d'éventuelles futures initiatives. Le soutien à l'interdiction de fumer en voiture en présence d'enfants était très élevé aux vagues 2 et 3 parmi les fumeurs (respectivement 87% et 89%) comme parmi les non-fumeurs (91% et 93%).
En revanche, les auteurs notent un faible niveau de soutien du public à des lois régissant les terrasses extérieures des restaurants conjugué au manque de respect de la législation en vigueur concernant l'interdiction de fumer sur les terrasses couvertes ou fermées.
Les résultats indiquent que la réduction du tabagisme passif se maintient sur une longue période de temps, en l'occurrence quatre à cinq ans dans cette étude, concluent les auteurs.
Pour en savoir plus, consultez le BEH, 28 mai, n°20-21, pp. 217-223)

logo APM (Agence de Presse Médicale)

 Article publié le 28/05/2013 sur www.apmnews.com 

mh/ab/APM polsan
redaction@apmnews.com

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