Depuis le 15 mai, conformément à la nouvelle réglementation européenne, un contrôle du taux d’hémoglobine est réalisé avant le prélèvement chez tout nouveau candidat au don de sang. Cet examen, réalisé sur une goutte de sang capillaire prélevé au doigt, permet d’avoir un résultat en une quinzaine de secondes. Il a pour objectif d’améliorer la protection du donneur et s’applique également aux personnes n’ayant pas fait de dons depuis deux ans ou qui, lors du dernier don, avaient une hémoglobine à la limite des seuils requis (12 g/100 ml chez les femmes, 13 g/100 ml chez les hommes). En cas d’anémie les patients sont écartés du don pendant une durée minimale de six mois et invités à consulter leur médecin.

La mise en place de cette mesure devrait conduire à exclure 2 à 8 % des candidats. Auparavant, entre 11 et 13 % étaient évincés du don, ce qui signifie que se sont désormais, près de 15 à 20 % des personnes désirant donner leur sang qui se verront écartées. Cette mesure intervient alors que, du fait notamment du vieillissement de la population, les besoins en produits sanguins ont augmenté de plus de 12 % depuis 2001, s’inquiètent les responsables de l’Etablissement français du sang. Au cours des deux dernières années, la progression a atteint 4 % par an et les modélisations indiquent que cette tendance va se poursuivre dans les 8 à 10 prochaines années. Pour couvrir les besoins, un peu plus de 8 800 dons sont nécessaires chaque jour.

Pour compenser ce contrôle plus strict des candidats, un groupe de travail animé par la DGS réfléchit à une révision des contre-indications du don. Ainsi, il est assez probable qu’à l’avenir, la limite d’âge pour être donneur (65 ans actuellement) sera reculée, sous réserve d’un contrôle médical plus étroit. Par ailleurs, il apparait utile de développer des lieux fixes de prélèvements plus accessibles. Il faut réinvestir les centres-villes avec des maisons du don. L’EFS s’est fixé un objectif ambitieux : mobiliser 200 000 donneurs supplémentaires chaque année.
Dr Chantal Guéniot

Panorama du Médecin du 19 mai 2008

*4 % des Français de 18 à 65 ans sont donneurs.
*En cas d’anémie à l’examen pré-don, un contrôle est réalisé immédiatement sur une prise de sang.
*Une numération globulaire est systématiquement réalisée après le don.