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Actualités 24/06/2008

Des couples moins patients et plus actifs



[Panorama du médecin] Un ouvrage collectif Ined-Inserm met en exergue la médicalisation croissante de la reproduction.

« Docteur, nous voulons un bébé. » Aujourd’hui, 50 % des couples consultent un médecin dès la première année d’infécondité et 75 % dès la deuxième année, révèlent deux études menées à Beaumont-Hague (Manche) et près de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor). Ces chiffres sont publiés dans un ouvrage collectif Ined-Inserm à paraître le 26 juin, De la pilule au bébé-éprouvette, qui révèle les choix et stratégies de couples « de plus en plus actifs face à la médicalisation accrue de la procréation », note l’Ined.

Entre 1985 et 2000, le recours à la procréation médicalement assistée a augmenté de 60 %. Cette évolution est imputable aux progrès réalisés dans ce domaine. Moins patients, les couples infertiles consultent plus rapidement, au risque d’une « surmédicalisation précoce de l’infertilité », relèvent les auteurs de l’ouvrage. Ces patients sont aussi moins résignés face à une longue période d’infécondité.

Près de vingt mille nouveaux couples sont ainsi aidés chaque année. Néanmoins, le parcours est douloureux et contraignant, et le résultat est loin d’être acquis : « mieux vaut parler, en moyenne, de 83 % d’échecs plutôt que de 17 % de succès », souligne Caroline Moreau (Inserm), coauteur de ce livre. De plus, le délai de la prise en charge après un diagnostic d’infertilité peut durer jusqu’à six mois.

Alexandra Capuano

Panorama du Médecin du 23 juin 2008.

- De la pilule au bébé-éprouvette, choix individuels ou stratégies médicales ?, Élise de la Rochebrochard. Les Cahiers de l’Ined, 2008. 264 p, 25 euros.
- En France, 5 % des naissances annuelles sont dues à la procréation médicalement assistée, dont 1,4 % de FIV.

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