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Actualités 31/05/2011

De nouvelles mesures contre le tabac


[hopital.fr] Alors que se déroule la Journée mondiale sans tabac, le gouvernement français est à la recherche de nouvelles mesures pour enrayer la reprise du tabagisme. Gros plan.

Non seulement le tabac reste la première cause de mortalité évitable avec 60 000 décès par an, dont 5 000 liés au tabagisme passif, mais un fumeur sur deux meurt d’une pathologie liée à son tabagisme. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le tabagisme est toujours un enjeu de santé publique majeur. Et ce d’autant plus que les résultats du Baromètre santé 2010 ne sont pas bons.

Près de 34 % de fumeurs en France

Les fumeurs quotidiens et occasionnels représentent 33,7 % de la population contre 31,5 en 2005. « La hausse constatée entre 2005 et 2010 constitue la première hausse véritablement significative du tabagisme observée en population générale depuis la loi Evin », analyse l’Institut national de prévention et d’éducation à la santé (Inpes).

La consommation a surtout augmenté chez les femmes (de 23 % à 26 %) alors qu’elle est restée relativement stable chez les hommes (de 31,4 % à 32,4 %).

Les différences de prévalence sont importantes selon l’âge. Chez les hommes, la hausse concerne surtout les 26-34 ans (47,7 %, + 5,1 points) alors que chez les femmes, elle est particulièrement nette chez les 45-54 ans (29,3 %, + 7,4 points) et les 55-64 ans (15,5 %, + 6,4 points).

En termes de situation socioprofessionnelle, les chômeurs présentent la hausse la plus forte (51%, + 7 points), loin devant les actifs (33 %, + 2 points). Les étudiants, eux, ont une consommation stable.

La prévalence du tabagisme augmente chez les moins diplômés alors qu’a contrario, elle diminue chez les personnes qui ont le bac ou plus.

Les résultats du Baromètre santé montrent également que le nombre moyen de cigarette fumées quotidiennement a légèrement diminué, passant de 15,1 en 2005 à 13,6 en 2010. Cette diminution concerne d’ailleurs plus fortement les hommes.

Nouvelles mesures

Lors de sa visite de la consultation de tabacologie à l’Hôpital européen Georges Pompidou à Paris, le 30 mai, le ministre du travail, de l’emploi et de la santé, Xavier Bertrand, a reconnu que les chiffres étaient « mauvais » et qu’il fallait « casser cette spirale ».

C’est dire que les autorités veulent aller plus loin dans la lutte contre le tabagisme que la mise en œuvre de la première mesure du Plan cancer, les avertissements graphiques (les « images chocs ») sur les emballages qui sont désormais obligatoires depuis le 21 avril.

Xavier Bertrand a confirmé l’entrée en vigueur, d’ici septembre, du forfait de 150 euros pour la prise en charge des traitements d’aide au sevrage tabagique pour les femmes enceintes. Il faut dire qu’aujourd’hui, une femme enceinte sur quatre fume.

Il a refusé une hausse des prix du tabac par la hausse des taxes parce que cela irait « surtout profiter à la contrebande et aux ventes transfrontalières ».

Le ministre a également dit être à la recherche d’autres mesures et être prêt à écouter les propositions des différents acteurs de la lutte contre le tabagisme. Un groupe d’experts sera, de plus, installé avant la mi-juillet « pour étudier les différentes possibilités de renforcement de la lutte anti-tabac ». La Ligue contre le cancer souhaite, de son côté, l’instauration, au niveau mondial, d’un « prélèvement solidaire sur les ressources engendrées par les produits du tabac » selon le principe du pollueur-payeur.

Nocivité des cigarettes électroniques

Le ministère a par ailleurs annoncé l’interdiction de la vente des cigarettes électroniques en pharmacie après que l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) en a déconseillé la consommation. Le directeur de l’Afssaps, Dominique Maraninchi, a souligné qu’aucune cigarette électronique ne disposait d’une autorisation de mise sur le marché (AMM). L’Afssaps souligne aussi que ces cigarettes peuvent être nocives en raison de la composition du « e-liquide » que contient chaque cigarette. Ce dernier peut être néfaste pour les plus jeunes et il peut même entraîner une dépendance à la nicotine. 

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