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Actualités 10/06/2014

Comment va-t-on deux ans après un diagnostic de cancer ?

[Hopital.fr] - L’Institut national du cancer (INCa) et l’Inserm ont présenté le 10 juin les résultats d’une enquête de grande envergure interrogeant 4349 personnes atteintes d’un cancer, deux ans après le diagnostic. Trois millions de Français vivent aujourd’hui cet « après-cancer ».

Appelée VICAN2 pour « Vie après le Cancer à deux ans du diagnostic », cette enquête menée en 2012 constitue l’unique travail national qui rend compte des conditions de vie des personnes atteintes de cancer. Plusieurs thèmes y sont abordés, montrant les progrès encore à accomplir pour réduire les inégalités face au cancer.

Retards au diagnostic

Les premières inégalités apparaissent dès que la maladie frappe, avec des retards au diagnostic plus importants chez les personnes âgées, celles vivant en milieu rural ou encore chez les travailleurs indépendants, note l'étude VICAN2.

Ces retards sont associés à un taux de survie plus court et à une moins bonne qualité de vie physique mais aussi à un risque de rechute plus élevé.

Annonce de la maladie : encore des progrès à faire

Près d’une personne sur cinq (18%) estime que cette annonce a été faite de manière trop brutale. Ces critiques proviennent surtout des femmes, des jeunes et des personnes les moins diplômées. Dans 8 cas sur 10, le diagnostic a été annoncé lors d’une consultation par un médecin hospitalier ou de ville. Mais dans 13,4% des cas, la révélation du diagnostic a été faite par un membre du personnel d’un laboratoire d’analyse ou d’un centre de radiologie : c’est souvent dans ces circonstances que l’annonce est ressentie comme brutale. Et 1,6% des personnes interrogées ont appris leur maladie... par courrier.

Les deux premiers plans cancers, conduits depuis 2003, ont fait de l’annonce du diagnostic de cancer une priorité : elle doit  être faite par un médecin lors d’une consultation dédiée, puis le patient doit se voir proposer un second entretien avec une infirmière chargée de répondre à toutes ses questions, laquelle doit pouvoir l’orienter vers un psychologue, une assistance sociale, une diététicienne…

Emploi : la maladie accroit les inégalités sociales

Au moment du diagnostic, 8 personnes sur 10 étaient en emploi, contre 6 sur 10 deux ans plus tard.
L’InCA précise que « cette perte d’emploi touche davantage les moins diplômés, les plus jeunes et les plus âgés, ceux qui exercent un métier d’exécution (ouvriers, employés), qui ont un contrat de travail précaire ou sont employés dans les PME ».

Ainsi pour un cancer de « bon pronostic », le taux de maintien dans l’emploi, deux ans après, est de 89% pour les métiers d’encadrement et de 74% pour les métiers d’exécution. Contre respectivement 48% et de 28% pour les cancers de mauvais pronostic.  

Le troisième plan cancer annoncé le 4 février dernier par François Hollande a justement comme grande ambition de réduire les inégalités face à la maladie (le risque de mourir d'un cancer avant 65 ans est deux fois plus élevé pour un ouvrier que pour un cadre).

Qualité de vie : jugée moins bonne par les moins aisés

Deux ans après le diagnostic, une fatigue significative touche encore 30% des patients atteints d'un cancer de la prostate ou d'un mélanome, 60 % des femmes atteintes d'un cancer du sein et jusqu’à 70% des personnes atteintes d'un cancer du poumon, de la thyroïde ou du rein.

L’enquête révèle également qu’une personne sur dix (en majorité des femmes et des jeunes) a déjà été victime de rejet ou de discrimination en raison de son cancer, et cette proportion atteint une personne sur quatre dans les ménages en difficultés financières.

 

Consultez notre dossier sur le cancer.

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