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Actualités 15/07/2013

355.000 nouveaux cas de cancers et 148.000 décès en 2012 en France

[APM] En 2012, 355.000 Français ont eu un nouveau cas de cancer et 148.000 en sont décédés, selon les dernières estimations publiées jeudi par l'Institut national du cancer (Inca) et l'Institut de veille sanitaire (InVS).

L'étude porte sur la période 1980-2012 et concerne les tumeurs solides et les hémopathies malignes. Réalisée à partir des données des registres des cancers du réseau Francim, la première partie porte sur 925.242 cas de cancers recensés dans 21 départements couverts par les registres participant à l'étude.

Elle fournit les estimations nationales actualisées d'incidence et de mortalité (tous types de cancers confondus) ainsi qu'une analyse des tendances entre 1980 et 2012 pour 19 localisations (15 pour les hommes et 17 pour les femmes) de tumeurs solides invasives.

En 2012, le nombre de nouveaux cas de cancers en France métropolitaine est estimé à 355.000 (200.000 chez l'homme et 155.000 chez la femme).
Le cancer de la prostate reste de loin le cancer le plus fréquent chez l'homme (56.800 nouveaux cas par an) devant le cancer du poumon (28.200) et le cancer colorectal (23.200). Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez la femme (48.800 nouveaux cas par an), devant le cancer colorectal (18.900) et le cancer du poumon (11.300).

Le nombre de décès par cancer en France est estimé à 85.000 chez l'homme et 63.000 chez la femme, soit au total 148.000 décès.
Le cancer du poumon se situe au premier rang chez l'homme (21.300 décès par an) devant le cancer colorectal (9.200) et le cancer de la prostate (8.900), tandis que le cancer du sein est la première cause de décès par cancer chez la femme (11.886), suivi par le cancer du poumon (8.700) et le cancer colorectal (8.400).

DIVERGENCE CONFIRMÉE ENTRE L’ÉVOLUTION DE L'INCIDENCE ET CELLE DE LA MORTALITÉ

Entre 1980 et 2012, le nombre de nouveaux cas de cancers a considérablement augmenté chez l'homme comme chez la femme (respectivement +107,6% et +111,4%), du fait de l'accroissement de la population, qui mécaniquement augmente le nombre de cas, et de son vieillissement, la majorité des cas survenant chez les sujets âgés.

Chez l'homme, la hausse s'explique à hauteur de 30,8% par l'accroissement de la population et à hauteur de 33,7% par son vieillissement. Chez la femme, les chiffres sont respectivement de 33,8% et 22,5%. Le reste de la hausse du nombre de cas, soit 43,1% chez l'homme et 55,1% chez la femme, s'explique par l'augmentation de la probabilité d'être diagnostiqué avec un cancer, notamment en raison de l'évolution de l'exposition aux facteurs de risque et des modifications intervenues dans les méthodes diagnostiques.

Concernant la mortalité, entre 1980 et 2012, le nombre de décès par cancer a augmenté de 11% chez l'homme et de 20,3% chez la femme. Cette hausse est attribuable à l'évolution démographique (augmentation et vieillissement de la population) alors que le risque de décéder a diminué notablement, la baisse étant plus marquée chez l'homme.

Pour s'affranchir des effets liés à l'augmentation de la population et à son vieillissement et faire des comparaisons d'une période à une autre ou d'un pays à un autre, le taux standardisé (qui neutralise ces deux facteurs) a été calculé.

Un taux d'incidence en hausse...

Entre 1980 et 2012, on observe une augmentation du taux d'incidence (standardisé sur la population mondiale) de 27,9% chez l'homme et de 42,9% chez la femme, soit environ 1% par an (en moyenne +0,8% par an chez l'homme et +1,1% chez la femme). Cette hausse résulte, en partie, d'une meilleure détection des cancers, ce qui entraîne une augmentation du nombre de cas diagnostiqués, ainsi que d'une augmentation du risque de cancer, même si ce dernier n'a augmenté que de façon plus modeste.

Toutefois, cette tendance s'inverse depuis 2005, avec une diminution du taux d'incidence chez l'homme (en moyenne -1,3% par an) et un ralentissement de l'augmentation de ce taux chez la femme (en moyenne +0,2% par an). Une tendance à la baisse est notée pour l'incidence des cancers du sein et de la prostate depuis 2005 et une stabilité pour certains cancers (côlon-rectum et poumon chez les hommes).

Concernant le cancer du sein, un facteur important de cette baisse de l'incidence depuis 2005 pourrait être la diminution de la prescription de traitements hormonaux de la ménopause ou de leur durée. L'arrêt de la montée en puissance du dépistage peut également être évoqué.

Le cancer de la prostate enregistre, de 2000 à 2005, une forte augmentation du nombre de nouveaux cas induite par l'intensification de la détection de ce cancer par le dosage sérique du PSA (antigène spécifique de la prostate). L'augmentation est d'autant plus importante que la pratique s'est rapidement répandue, induisant un "phénomène de rattrapage", explique l'Inca.

A partir de 2005, une baisse brutale de l'incidence est observée, due au fait qu'après plusieurs années de détection par le dosage du PSA, une partie des cancers prévalents sont diagnostiqués et aussi à une prise de conscience d'un risque de "surdiagnostic" par les soignants et la population, incitant à la prudence vis-à-vis du dépistage.

... contre un taux de mortalité en baisse

Le taux standardisé de mortalité a, pour sa part, diminué en moyenne de 1,5% par an chez les hommes et de 1% chez les femmes au cours de la période 1980-2012. Les taux de mortalité par cancer sont toujours plus élevés chez les hommes que chez les femmes, mais ils diminuent plus rapidement chez les hommes, essentiellement grâce à la baisse de la consommation d'alcool et de tabac.

Bons et mauvais pronostics induisent une divergence de l'incidence et de la mortalité

L'étude confirme une divergence entre l'évolution de l'incidence et celle de la mortalité par cancer qui s'explique par l'effet combiné de la diminution de l'incidence des cancers de mauvais pronostic (cancers de l'oesophage, de l'estomac, des voies aérodigestives supérieures par exemple) et l'augmentation de l'incidence des cancers de meilleur pronostic.

Pour la première fois, on observe à partir de 2005 des changements d'évolution de l'incidence avec une diminution chez l'homme et une stabilisation chez la femme. Ces variations sont dues aux récentes modifications de l'incidence des cancers de la prostate et du sein.

Pour certaines tumeurs solides comme le cancer du poumon chez la femme et le mélanome cutané chez l'homme, les évolutions marquées par une augmentation conjointe de l'incidence et de la mortalité restent préoccupantes. Les efforts de prévention menés pour ces deux cancers évitables dont les principaux facteurs de risque sont connus (tabagisme pour l'un et exposition aux ultraviolets naturels ou artificiels pour le second) doivent être maintenus et renforcés, conclut l'Inca.

 

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Article publié le 02/07/2013

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