L'entrée des médecines alternatives et complémentaires (MAC) à l'hôpital
L’entrée des MAC à l’hôpital se fait de manière assez conséquente comme en témoigne, par exemple, le plan stratégique 2010 de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui fait désormais place aux médecines alternatives et complémentaires – et notamment à la médecine traditionnelle chinoise – promues au rang de « thématique innovante ».
Ces médecines alternatives et complémentaires investissent tous les services, depuis la néonatalogie jusqu’aux soins palliatifs en passant par les services de gastroentérologie ou les consultations anti-tabac. Les résultats ne sont pas toujours vérifiables. Du coup les médecins sont sceptiques à l’égard de ces médecines non conventionnelles. C’est le cas du docteur Thomas Bachelot, cancérologue à Lyon. Il recourt à l’homéopathie pour répondre à la demande des patients et parce que l’homéopathie propose, dans le soulagement de la douleur, une prise en charge globale du patient. Mais, pour lui, les traitements homéopathiques fonctionnent parce que leurs utilisateurs y croient et non pas pour des raisons scientifiques. On est ici proche de l’effet placebo. Le professeur Israël Nisand qui dirige le pôle de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg défend une position assez proche quand il affirme qu’il ne sait pas comment l’acupuncture fonctionne mais qu’il voit que celle-ci marche.
Quel avenir pour les médecines non conventionnelles à l’hôpital ? Dans les services où ces médecines sont utilisées, des formations de quelques jours sont dispensées. Les infirmières et les sages-femmes qui le souhaitent peuvent alors parfois suivre une formation diplômante. Ainsi, par exemple, les universités de Montpellier ou de Strasbourg ont mis en place un diplôme interuniversitaire d’acupuncture en obstétrique réservé aux sages-femmes.