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Actualités 27/10/2010

La vaccination a contribué au recul de la mortalité due à la grippe


[hopital.fr] Depuis les années 1970, qui ont vu le développement de la vaccination anti-grippe, le nombre de décès dus à cette maladie connaît un recul incontestable, notamment parmi les publics fragiles. Il convient toutefois de rester vigilant face à une affection toujours potentiellement dangereuse.

Alors que l'assurance maladie a lancé, au début du mois d'octobre, sa traditionnelle campagne de vaccination contre la grippe, l'Institut national d'études démographiques (Ined) publie une étude intitulée "Recul spectaculaire de la mortalité due à la grippe : le rôle de la vaccination". Abordant la question en démographe et non pas en médecin, le chercheur auteur de l'étude s'appuie sur l'évolution des séries statistiques retraçant les courbes de mortalité.

La grippe est en effet marquée par de très fortes fluctuations selon les années, en termes de nombre de personnes atteintes comme de gravité. En France, il est possible de retracer précisément ces évolutions depuis l'année 1907. A ce jour, le pic de mortalité le plus important - de très loin - est celui de la célèbre "grippe espagnole". En 1918-1919, la France a ainsi comptabilisé 200.000 décès dus à cette maladie, chiffre qui monte à environ 400.000 si l'on ajoute les décès par complications. Les deux grandes pandémies suivantes en France - l'épidémie de 1957-1958 et celle de 1968-1969 (grippe de Hong Kong, 27.000 décès directs) - n'ont heureusement pas atteint de tels chiffres. Il reste néanmoins que, jusqu'à la fin des années 1960, chaque épidémie annuelle provoquait 10.000 à 20.000 décès directs, et sans doute le double si l'on tient compte des complications.

Bien qu'apparue aux Etats-Unis après la seconde guerre mondiale, la vaccination anti-grippale ne s'est véritablement développée qu'au début des années 1970, après l'épisode de la grippe de Hong Kong, qui a tué environ un million de personnes dans le monde. En France, la vaccination gratuite a été proposée en 1985 aux personnes de plus de 75 ans. La limite d'âge a ensuite été abaissée à 70 ans en 1989, puis à 65 ans en 2000.

Dans tous les pays industrialisés, le taux de mortalité due à la grippe a commencé de baisser fortement dans la deuxième moitié du XXe siècle, en même temps que se développait la vaccination. En France, une rupture très nette se produit à partir des 1970. Cette diminution a touché toutes les tranches d'âges, mais elle a bénéficié avant tout aux publics les plus fragiles, destinataires du programme de vaccination gratuite : personnes âgées et personnes présentant des facteurs de risque (affections respiratoires chroniques, insuffisance respiratoire...).

L'étude de l'Ined rappelle toutefois que le danger n'est pas complètement écarté. La vaccination doit en effet être renouvelée tous les ans, ce qui suppose un effort continu des pouvoirs publics et des médecins. D'autre part, l'épisode de la grippe A(H1N1) - même s'il s'est révélé beaucoup moins grave que redouté - a montré qu'aucune tranche d'âge n'est à l'abri de la grippe. Sur les 322 décès recensés en France durant la pandémie, les trois quarts concernaient des personnes âgées de moins de 65 ans.

L'ensemble de cette étude est disponible sur le site de l'Ined.

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