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Actualités 22/01/2018

Un outil de communication créé par des soignants pour les patients de réanimation

un groupe de soignants de l'AP-HM au chevet d'un patient
L’équipe du service anesthésie réanimation de la Timone 2, dirigée par le Pr Nicolas BRUDER , a mis au point un outil informatique mobile au service des patients hospitalisés en réanimation, pour leur permettre de communiquer avec les soignants et leur famille. Baptisé Bob, cet outil a été entièrement développé par Yann GOGAN, psychologue du service, avec le soutien des médecins de l’équipe.

Bob est un ordinateur équipé d’une commande oculaire (Eye tracker) qui permet le pilotage d’un logiciel adapté par les seuls mouvements du regard. « « Nous avons beaucoup de patients lourdement handicapés qui restent parfois des semaines, voire des mois,  dans le service», explique le Pr Nicolas BRUDER« Certains sont tétraplégiques, d’autres sont sous respirateur. Nous cherchions le moyen d’améliorer la communication entre ces patients et les soignants de l’équipe, mais aussi avec leur famille ».  

« Suite à un gros traumatisme ou à une maladie, les patients se réveillent en réanimation, non seulement prisonniers de leur corps mais en plus privés de parole pour poser des questions ou exprimer leurs besoins ou leur ressenti », complète Lionel VELLY, médecin dans le service. « Cette rupture de communication peut être très frustrante pour les patients et augmenter leur stress. Bob permet de restaurer le dialogue et d’améliorer la prise en charge ». 

Simple comme un clin d’œil

Bob n’aurait pu voir le jour sans l’implication et la pugnacité du psychologue du service, Yann GOGAN. Il a passé des heures entières à développer l’outil et à implémenter des grilles et des pictogrammes pour les rendre les plus simples d’utilisation.  Le système (ordinateur + Eye tracker) est couplé à un pied roulant multidirectionnel afin de le placer face au visage du patient alité, quelle que soit sa position. « J’ai adapté un logiciel freeware au monde de la réanimationD'un simple regard, le patient peut sélectionner des pictogrammes, et ainsi décrire ses besoins physiologiques, son état psychologique, demander à voir des personnes, etc. »

Les patients et leur entourage sont très satisfaits, à l’image de ce jeune patient victime d’un accident de moto « C’est bien, j’ai pu poser toutes mes questions alors que je ne pouvais pas parler », témoigne-t-il. L’équipe soignante est également convaincue par ce système qurépond pleinement au besoin de relation réciproque entre les patients et les soignants et permet ainsi d’optimiser la qualité de la prise en charge.

« Un autre service de réanimation en France s’est doté ce type d’outil, acheté plusieurs milliers d’euros auprès d’un fabriquant, alors quenous avons développé le nôtre pour moins de 800 euros. Nous sommes convaincus que cette méthode pourrait être utilisée dans d’autres services qui ont à gérer le handicap, en neurologie par exemple. La possibilité de communiquer est un atout psychologique évident » conclut le Pr Nicolas BRUDER.

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