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Actualités 22/01/2009

Lutte contre les infections nosocomiales, un combat permanent




[hopital.fr] Le ministère de la santé a rendu public le 21 janvier 2009 son quatrième tableau de bord des infections nosocomiales. Retour sur une notion complexe.

Définition : Les infections nosocomiales sont les infections qui sont contractées dans un établissement de soins. Une infection est considérée comme telle lorsqu'elle était absente au moment de l'admission du patient. Lorsque l'état infectieux à l'admission est inconnu, l'infection est classiquement considérée comme nosocomiale si elle apparaît après un délai de 48 h d'hospitalisation. Le terme « nosocomial » ne présuppose pas de caractère fautif, ou même évitable.

On distingue plusieurs types d'infections nosocomiales qui relèvent de modes de transmission différents :
- les infections d'origine "endogène" : le malade s'infecte avec ses propres germes, à la suite d'un acte invasif et/ou en raison d'une fragilité particulière ;
- les infections d'origine "exogène" : il peut s'agir : soit d'infections secondaires par transmission croisée, d'un malade à l'autre par les mains ou les instruments de travail du personnel hospitalier, soit d'infections provoquées par les germes portés par le personnel, soit d'infections liées à la contamination de l'environnement hospitalier (eau, air, matériel, alimentation). Ces « colonisations » surviennent le plus souvent sans symptômes cliniques. Les progrès médicaux entraînent une plus grande espérance de vie, ce dont chacun se réjouit, mais avec l’âge moyen des patients, c’est aussi leur vulnérabilité qui s’accroît.

Au plan mondial, un fléau aujourd’hui maîtrisé mais toujours douloureux.

Dans le monde, on estime à 15 millions le nombre de personnes qui souffrent chaque année d’une IN, un chiffre en baisse constante. En France, environ 7% des patients hospitalisés présentent une IN, aux Etats-Unis près de 10%, en Europe les chiffres varient entre 6% et 10%. Les IN ne présentent pas toutes le même degré de gravité ; le plus souvent, elles entraînent un simple allongement de la durée d’hospitalisation, mais parfois elles peuvent provoquer des séquelles physiques, voire même le décès du patient.
Les infections nosocomiales sont le revers de la médaille d’une médecine de pointe qui, dans les pays développés, présente un caractère de plus en plus technique et concerne des publics de plus en plus fragilisés.

Paradoxalement, les progrès médicaux accroissent les risques.Ainsi, les actes chirurgicaux, la respiration artificielle, la pose de cathéter, de sondes urinaires… tous ces gestes complexes, dits « invasifs », sont porteurs de risques difficilement réductibles.
Rappelons par ailleurs que la forte consommation d’antibiotiques en France, la plus élevée d’Europe, renforce la résistance de certaines bactéries ou microbes.

Enfin, les infections d’origine endogène, qui sont les plus délicates à prévenir, représentent plus de la moitié des IN.
Certaines infections nosocomiales sont évitables (de 20 à 50%), comment organiser la lutte ? « Il vaut mieux prévenir que guérir »… or, il est très difficile de lutter contre les IN d’origine endogène. Cependant, la recherche de la colonisation des sujets en pré-opératoire est une voie à explorer (staphylocoque).Il est probablement possible de réduire de façon importante les IN d’origine exogène. L’application des règles d’hygiène est le premier moyen de lutte contre ce type d’IN : hygiène des mains du personnel soignant, asepsie des matériels, sécurité de l’environnement (eau, air, visites…).

De façon concrète, on peut identifier quatre axes dans la lutte contre les IN :

- la surveillance, pour comprendre les modes de transmission,
- la prévention, pour les empêcher,
- les soins et la recherche pour améliorer les traitements,
- l’indemnisation, en dernier recours.

En France, un dispositif de lutte exemplaire, une baisse continue du niveau des IN.

Les infections les plus fréquentes :
- appareil urinaire (40%)
- infections de la peau, souvent des champignons (11%)
- infection suite à une opération chirurgicale (10%)
- les infections pulmonaires, souvent liées à la respiration artificielle (10%)

La France s’est engagée depuis près de 20 ans dans une politique ambitieuse de surveillance et de prévention des IN : mise en place de comités régionaux et création du comité national de lutte contre les infections nosocomiales, procédure d’accréditation des hôpitaux, cellules opérationnelles d’hygiène, développement de programmes nationaux de surveillance…
Aujourd’hui cette politique s’intègre dans une approche plus globale de « gestion des risques et de développement des vigilances » de manière à améliorer la sécurité sanitaire des établissements.Le programme national 2005-2008 a renforcé l’information et la transparence en instaurant dans chaque établissement un tableau de bord d’indicateurs de la qualité des soins.
Le ministère de la santé a rendu public le 21 janvier 2009 son quatrième tableau de bord des infections nosocomiales. Ce tableau de bord fournit des données 2007 pour quatre indicateurs connus, l'indicateur composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales (Icalin), l'indicateur de consommation de produits ou solutions hydro-alcooliques pour l'hygiène des mains (Icsha), l'indicateur de réalisation d'une surveillance des infections du site opératoire (Surviso) et l'indice composite de bon usage des antibiotiques (ICATB).

Le plan stratégique national de prévention des infections associées aux soins (IAS) dont les grandes lignes ont été présentées à cette occasion se structure autour de trois axes: renforcer l'organisation de cette prévention, mieux structurer les actions et agir sur les déterminants du risque. Il met en avant la nécessité de passer de la prévention des infections nosocomiales à la prévention de l'ensemble des IAS "tout au long du parcours de soins", en invoquant l'émergence de nouveaux phénomènes infectieux ces dernières années qui ne se limitent pas aux seuls établissements de santé.

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