• Twitter
  • Facebook

De l'art et/est du soin

Comment l’art peut-il venir en complément du soin dans les temps de latence ? Comment l’art peut-il renforcer la relation soignants/patients ? Les animations artistiques des professionnels placent le patient sur un autre registre que celui de la maladie. Ou plutôt, face à une technicisation des soins, la culture permet de retisser un lien, de remettre de l’humanité entre patients et soignants.

Humanité : L’art comme mode d’expression du malade

Pour commémorer les 10 ans de la convention de 1999, est née l’idée d’une publication recensant 30 projets culturels représentatifs. Dans Humanités, 10 ans d’art et de culture, tous les arts sont représentés, du cinéma au théâtre en passant par la musique, l’art plastique…

Petit florilège d’initiatives originales ! Au CHU d’Angers, l’Orchestre national des Pays de la Loire donne des concerts et joue dans les chambres pour détendre les patients ; à Bordeaux, le cinéma vient à l’hôpital grâce au centre Jean Vigo, ce qui crée une respiration pour les patients en long séjour. Au CHU de Caen, la résidence pour personnes âgées accueille un projet sur les chambres de résidants, espace au confluent du public et de l’intime. L’objectif est de réaliser des boîtes avec des objets propres à chacun. En parallèle, est monté un atelier d’écriture autour de la description de la chambre et du récit de vie. Il s’agit de faire travailler la mémoire des résidents.

Comme le formule bien Julie Leteurtre, coordinatrice du projet Humanités, grâce à l’art, « la vie de la personne malade n’est pas, à l’hôpital, différente de celle qu’elle mène en dehors de ses murs : elle peut y lire, y voir un film, y découvrir l’art ou l’histoire. Elle n’y est pas un corps dysfonctionnant mais une personne douée de sensations, d’émotions, d’intelligence, d’imagination, de créativité, etc. ».

L’art comme soin du corps  

La question du corps – malade ou non, du malade ou non – transcende bon nombre de projets. Au CHU de Rouen, les danseurs de la compagnie Sylvain Giroud animent des ateliers au sein même des services. Patients et soignants des unités concernées dansent et voient danser. En retour, la compagnie s’inspire des mouvements du corps à l’hôpital/corps hospitalisé comme d’un répertoire de gestes en vue de la création d’une pièce dansée qui interroge le rapport des soignants et des soignés au corps hospitalisé. Pour certains des malades, la danse n’est pas une simple animation mais un possible soin.

 « Le patient comme le soignant sont vus différemment et sont alors perçus comme des êtres sensibles et égaux, capables d’apprécier, ensemble, une œuvre. L’art procure aussi au patient un mode irremplaçable d’expression. Il participe ainsi, dans un processus de soin, à la reconquête d’une identité que la maladie a pu malmener », résume bien Roselyne Bachelot-Narquin dans la préface d’Humanités.

La durée moyenne de séjour raccourcit, ce qui constitue un frein au développement d’une politique culturelle pérenne. Depuis quelques décennies, des alternatives à l’hospitalisation se développent avec des hôpitaux de jour, des soins à domicile, etc. et les pratiques culturelles doivent s’y adapter.

Dernière modification le 07/04/2015

Haut de page
  • Twitter
  • Facebook