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Pathologies 07/04/2015

Infections nosocomiales

A l’heure actuelle, elles touchent 1 patient sur 20. Les infections nosocomiales qui s’attrapent dans les établissements de soin sont un fléau contre lequel la lutte est engagée au plan national. Comment les surveiller et les prévenir ? Eléments de réponse.

Infection nosocomiale : définition

Le Conseil supérieur d’hygiène publique propose la définition suivante :

« Une infection est dite nosocomiale si elle était absente à l'admission à l'hôpital. Ce critère est applicable à toutes les infections. Lorsque la situation précise à l'admission n'est pas connue, un délai d'au moins 48 heures après l'admission (ou un délai supérieur à la période d'incubation lorsque celle-ci est connue) est communément accepté pour séparer une infection d'acquisition communautaire d'une infection nosocomiale. Toutefois, il est recommandé d'apprécier dans chaque cas douteux la plausibilité du lien causal entre hospitalisation et infection. Pour les infections de plaie opératoire, on accepte comme nosocomiales les infections survenues dans les 30 jours suivant l'intervention, ou - s'il y a mise en place d'une prothèse ou d'un implant - dans l'année qui suit l'intervention. »

Les infections nosocomiales peuvent être liées aux soins dispensés ou simplement survenir lors de l’hospitalisation, indépendamment de tout acte médical. Leur origine peut être endogène quand le patient s’infecte avec ses propres germes ou exogène lorsque les germes proviennent d’autres malades – on parle d’infection croisée –, du personnel ou de l’environnement hospitalier (eau, air, équipement, alimentation, etc.).

L’apparition d’une infection nosocomiale est favorisée par la situation médicale du patient. Autrement dit, les infections sont plus fréquentes dans des services de réanimation où les patients ont souvent subi des actes invasifs et sont particulièrement fragilisés que dans des services de médecine interne.

Les trois bactéries les plus fréquemment responsables d’infections nosocomiales se nomment Escherichia coli (24,7 %), Staphylococcus aureus (18,99 %) et Pseudomonas aeruginosa (10 %).

Epidémiologie

Selon la dernière enquête menée par l’Institut de veille sanitaire (InVS) en 2006, 4,97 % des patients pris en charge dans 2 337 établissements de santé (soit environ 95 % des lits d’hospitalisation) présentaient une voire plusieurs infections nosocomiales, soit 1 patient sur 20. Par rapport à 2001, ce taux a diminué de 8 %.

Les infections urinaires (30,3 %) sont les plus fréquentes devant les pneumopathies infectieuses (14,7 %) et les infectons du site opératoire (14,2 %). Sont ensuite touchées la peau et les tissus mous (10,2 %), puis les voies respiratoires supérieures (6,4 %).

Prévention

Si les infections nosocomiales ne peuvent être totalement évitées, le strict respect des règles d'hygiène permet d’en diminuer le risque.

Les différents publics présents à l’hôpital doivent observer des mesures de précaution. Les visiteurs doivent, par exemple, se laver les mains avant et après la visite du malade. Les patients, eux, doivent notamment respecter les consignes de préparation chirurgicale (douche antiseptique, dépilation de la zone épilatoire avec une tondeuse, etc.). Quant aux personnels, ils disposent de guides de recommandations et de bonnes pratiques élaborés par différents organismes (ministère de la Santé, Centres de coordination de lutte contre les infections nosocomiales).

Dispositifs de lutte et de surveillance contre les infections nosocomiales

La politique de lutte contre les infections nosocomiales repose sur un programme national quinquennal, le « Plan stratégique national 2009-2013 de prévention des infections associées aux soins ». Ce plan fixe notamment des objectifs aux établissements de santé. La surveillance nationale est coordonnée par le Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (Raisin).

Au niveau régional, cinq Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN) sont chargés de mettre en œuvre le plan et de le relayer auprès des établissements de santé.

Au niveau des établissements, la prévention des infections nosocomiales est assurée par une équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (EOHH), composée d’un médecin ou d’un pharmacien hygiéniste, d’une infirmière hygiéniste et, parfois, de techniciens bio-hygiénistes. Les établissements de santé doivent signaler les infections nosocomiales à l’Agence régionale de santé (ARS) et au CCLIN dont ils dépendent. L’ARS transmet ensuite le signalement à l’Institut de veille sanitaire (InVS) pour une analyse nationale des cas.  

Outils d'évaluation des infections nosocomiales

Le tableau de bord des infections nosocomiales est un outil qui classe les établissements de santé selon les actions mises en place et les résultats obtenus. Chaque établissement de santé doit établir chaque année un bilan des activités de lutte contre les infections nosocomiales selon un modèle défini par le ministère de la Santé. 

Le tableau de bord affiche pour l’instant, six indicateurs :

  • l’indicateur composite des activités de lutte contre les infections nosocomiales (Icalin) ;
  • l’indicateur de consommation des produits ou solutions hydro-alcooliques pour l’hygiène des mains (ICSHA2) ;
  • l’indicateur de réalisation d’une surveillance des infections du site opératoire (Surviso) ;
  • l’indice composite de bon usage des antibiotiques (ICATB) ;
  • le score agrégé élaboré à partir des résultats des quatre indicateurs précédents ;
  • l’indice triennal de Staphylococcus aureus résistants à la méticilline (Sarm).

Les fiches annuaire du site www.hopital.fr intègrent des indicateurs et les résultats complets par établissement sont disponibles sur le site gouvernemental : www.platines.sante.gouv.fr

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