Le ministère de la Santé vient de procéder à un bilan d'étape de la préparation du programme "Hôpital numérique 2012-2016". Ce plan très ambitieux porte sur l'amélioration des systèmes d'information hospitaliers (SIH), autrement dit tous les aspects du fonctionnement des hôpitaux liés à l'informatique et à la mise en œuvre des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC). Le programme entend notamment "coordonner l'ensemble des acteurs (établissements de soins, agences régionales de santé, administration centrale, industriels) autour d'une feuille de route commune pour les systèmes d'information hospitaliers". L'objectif de la démarche est d'améliorer la qualité, la sécurité des soins et la performance dans des domaines fonctionnels prioritaires, grâce à un socle assurant la sécurité des données. Il est aussi de soutenir les projets innovants et tout particulièrement ceux mis en place dans le cadre de la télésanté, appelée également l'e-santé.

En pratique, il s'agit notamment d'évoluer rapidement vers des organisations coopératives et des pratiques médicales collaboratives propres à améliorer la qualité des soins : réduction du nombre d'actes redondants, du nombre d'hospitalisations évitables, des inégalités d'accès aux soins... Il s'agit également de développer les systèmes de partage et d'échanges sécurisés de données médicales, en particulier grâce à la généralisation du dossier médical partagé (DMP).

Pour cela, il convient de surmonter un certain nombre d'obstacles ou de difficultés, comme le manque de stratégie nationale et de pilotage, l'insuffisance de l'effort financier (les dépenses d'informatisation représentent 1,7% des dépenses des CHU, alors que l'objectif national fixé en 2006 est de 3%), de lever un certain nombre de freins et de résistances, mais aussi de favoriser l'industrialisation de l'informatique hospitalière.

Une stratégie en 4 axes

Le programme Hôpital numérique prévoit donc de mettre en œuvre une stratégie nationale sur cinq ans, qui couvrira la période 2012-2016. Elle repose sur quatre grands axes stratégiques. Le premier consiste à renforcer la gouvernance des systèmes d'information hospitaliers et à impliquer davantage les dirigeants des hôpitaux et les professionnels de santé dans la mise en œuvre de ces dispositifs. Le second axe stratégique consiste à renforcer toutes les compétences liées aux systèmes d'information hospitaliers. Ceci suppose notamment de définir des socles de compétence et de favoriser l'acquisition des savoir-faire clés. Troisième axe stratégique : stimuler et structurer l'offre de solutions, en améliorant la qualité de l'offre de systèmes d'information hospitaliers. Enfin, le quatrième axe stratégique consiste à financer le socle de priorités ainsi défini, en développant notamment des "financements d'amorçage" (financements qui permettent le lancement d'un programme, en attendant le relais d'autres acteurs).
Cinq premiers domaines fonctionnels ont d'ores et déjà été définis pour mettre en œuvre ces orientations. Il s'agit des résultats d'imagerie, de biologie et d'anatomopathologie, du dossier patient communiquant, de la prescription électronique alimentant le plan de soins, de la programmation des ressources et, enfin, du pilotage médico-économique.

Pour plus de renseignements :
http://www.sante.gouv.fr/programme-hopital-numerique.html