« L’hôpital public est l’institution qui accueille le plus de patients CMU (Couverture maladie universelle) et AME (Aide médicale d’Etat), rappelle Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris, avant la présentation du rapport. Oui, l’hôpital peut concilier excellence des soins et accueil de la précarité, notamment en s’ouvrant à l’intervention du secteur associatif ».

Avec leur rapport commun, la FHF et Médecins du Monde souhaitent interpeller les pouvoirs publics, la communauté hospitalière et le milieu associatif, pour qu'ils conduisent ensemble des actions concrètes. Les 35 propositions sont regroupées en 9 axes :

• renforcer la place des Permanences d'accès aux soins de santé (Pass) dans les établissements de santé, 

• développer et diversifier les dispositifs hospitaliers (lits halte soins santé, lits d’accueil médicalisés, équipes mobiles précarités…),

• soutenir les professionnels hospitaliers et s'engager résolument à leurs côtés (notamment via le recours à des interprètes),

• consolider la dimension territoriale de l'action des hôpitaux (travailler en réseau avec les élus et les acteurs sociaux),

• réviser les modes de financement (créer un financement forfaitaire pour l’accueil des personnes précaires, qui nécessitent souvent un temps d’hospitalisation plus long et une prise en charge sociale),

• garantir l'accès aux droits à l'assurance et à la complémentaire maladie,

• réaffirmer le rôle d'acteur des usagers (notamment au sein de la commission des relations avec les usagers de l'hôpital),

• lancer des programmes de formation des professionnels à la thématique "vulnérabilité et santé",

• promouvoir l'enseignement et la recherche universitaire autour des problématiques de la vulnérabilité.

430 Pass en France

Selon une enquête nationale menée par la Direction générale de l’offre de soins, il existe en France 430 Permanences d'accès aux soins de santé (Pass) dont 368 généralistes, 18 dentaires et 44 en milieu psychiatrique. La quasi-totalité des Pass sont dans des établissements publics. Il existe ainsi des Pass dans tous les CHU/CHR.

L’équipe d’une Pass comprend un travailleur social, une infirmière et un médecin à temps partiel. Cette cellule de prise en charge médico-sociale facilite l’accès des personnes démunies non seulement au système hospitalier mais aussi aux réseaux institutionnels ou associatifs de soins, d’accueil et d’accompagnement social.

Après avoir vu médecin et assistante sociale et dans l’attente d’une effectivité de ses droits, le patient (souvent un migrant en situation irrégulière) a accès à un plateau technique complet, à des consultations spécialisées et à des soins dentaires.  

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