• Twitter
  • Facebook
Actualités 13/05/2014

On enlève 4 fois plus souvent la prostate dans le Doubs que dans la Nièvre

[Hopital.fr] - Tandis que perdure le débat sur la prise en charge du cancer de la prostate, une étude montre que les taux de prostatectomies varient de manière significative entre les départements. Des écarts expliqués notamment par le nombre d’urologues libéraux et l’offre de soins hospitaliers.

En France, plus de 70 000 nouveaux cas de cancer de la prostate ont été décelés en 2011. Il existe différents modes de prise en charge de ce cancer : la pros­tatectomie radicale (ou totale qui consiste en une ablation de la prostate), la curiethé­rapie et la radiothérapie externe. La chimiothérapie n’est pratiquée qu’en cas de forme métastasique du cancer. En outre, en cas de diagnostic précoce ou d’évolution lente de la maladie, il existe la possibilité de ne rien faire ou de différer le début des traitements (watchful waiting).

Un débat persiste sur la prise en charge de cette pathologie, plus particulièrement sur l’utilité de la prostatectomie radicale pour des tumeurs localisées à faible risque, du fait des effets secondaires importants qu’elle peut engendrer (incontinence, impuissance). Globalement, le taux de recours à la prostatectomie en France a augmenté de plus de 50 % dans les dix dernières années. Cette opération représente près de 23 000 séjours hospitaliers en France métropolitaine en 2009.

Or, dans notre pays comme ailleurs, « à problèmes de santé identiques, les patients sont soignés de manière très différente selon leur lieu d’habitation », confirme cette étude de l'Institut de recherche et documentation en économie de la santé (La pertinence des pratiques d'hospitalisation : une analyse des écarts départementaux de prostatectomies).

Diagnostics, traitements et taux de mortalité diffèrent

Le taux de recours à la prostatectomie varie ainsi de 1 à 4 selon les départements. Ainsi, "les départements présentant les taux les plus élevés sont le Doubs, la Haute-Vienne, le Morbihan, la Loire-Atlantique et les Ardennes". Inversement, les départements présentant les taux de recours les plus faibles sont la Haute-Corse, le Loiret et la Nièvre.

Les chercheurs de l'Irdes relèvent bien d’autres différences entre les départements :

  • les taux de mortalité par cancer de prostate oscillent de 19 à 58 pour 100 000 hommes entre les départements,

  • le nombre d'urologues libéraux pour 100 000 hommes de plus de 40 ans varie de 1 à 12 en moyenne,

  • le pourcentage d'hommes de plus de 40 ans ayant eu un test de dosage de l'antigène spécifique prostatique passe de 6% dans le département de la Mayenne à 36% dans le Bas-Rhin,

  • au niveau régional, près de 86 % des prostatectomies sont réalisées dans les cliniques privées en Aquitaine au lieu de 14 % en Picardie.

Ces différences de recours à la prostatectomie seraient, selon les auteurs de cette étude, directement liées à l'offre de soins, aussi bien libérale qu'hospitalière. Ainsi, les départements comptant plus d'urologues libéraux par habitant sont caractérisés par un taux de prostatectomies plus élevé. Et une hausse de l’offre hospitalière régionale entraine une hausse du nombre de prostatectomies dans le département.

 

Consultez notre dossier sur le cancer.

Lire aussi :

Cancer de la prostate : traitement par ultrasons et robot assisté, une 1ère mondiale à Lyon

Un centre hospitalo-universitaire de la prostate

Un nouveau laser pour traiter l'adénome de la prostate à l'hôpital de la Conception

Haut de page
  • Twitter
  • Facebook